Pouvoir

Chasseuse de fantômes

Même si le terme chasseuse est peu adéquate... Alessa peut ni invoquer un esprit en particulier, ni l’exorciser. Son pouvoir lui permet uniquement de voir et d’interagir verbalement – et physiquement mais v’là la douche glacée – avec l’âme de ceux qui sont morts (et les morts la gardent… ah non, mauvaise réf), qu’ils soient humains ou animaux. Ayant ce don depuis toute petite, parler aux esprits lui est même plus naturel qu’échanger des banalités avec les vivants. Elle les trouve plus… terre à terre. (*badum tsum* /sort).

Alessa peut choisir d'ignorer les esprits, c’est déjà ça, mais au prix d’une lourde fatigue qui grandit au fur et à mesure qu’elle freine son pouvoir. D’abord une somnolence, puis des courbatures, des frissons et enfin, un bon gros dodo si elle persiste. Les effets sont atténués si elle choisie uniquement de les voir et non les entendre (c’est comme regarder un film sur mute) mais se trainer comme un zombie toute une journée est encore moins amusant.

Quand elle laisse son pouvoir en roue libre, sans chercher aucunement à se contraigner, elle peut voir les esprits à une centaine de mètre autour d’elle mais avec les années, elle a réussi à réduire cette distance à vingt mètres sans ressentir de fatigue. Elle les entend aussi distinctement qu’une personne normale (sans écho chelou ou de voix d’outre-tombe). De ce qu’elle sait, Alessa n’a jusqu’ici croisé que des fantômes qui n’étaient pas "prêts" à quitter le monde des vivants, soit par peur de ce qui les attendait ou parce qu’ils avaient encore des choses à régler ici-bas ; ce qui obligent notre rouquine à éviter soigneusement les cimetières ou autres nécropoles pour esquiver d’avance les blablas déprimants.

Relations

La famiglia Volpe

Difficile de parler d’Alessa sans mentionner la petite famille au complet (mais promis, on va se limiter aux membres les plus proches), car en cas de gros bobo de la vie c’est vers eux qu’elle se tourne.

MICHELA VOLPE – Mère (56 ans)
Commençons par Signora Michela. C’est une maman comme on en trouve dans les contes pour enfant, aussi ronde et douce qu’une meringue et d’une tendresse un chouïa étouffante, il faut l’avouer. Alessa tient sa passion pour la couture de sa mère qui a travaillé toute sa vie dans de petits cabinets de création, sans chercher la renommé et préférant sa simplicité de vie, et est la seule de ses enfants à avoir vraiment accroché. Très émotive, elle aurait l’énergie de déplacer l’Etna s’il arrivait quelque chose à ses petits renardeaux mais pas deux sous de pratique pour le faire. Ça, c’est d’avantage le rôle de son cher et tendre.

DOMIZIANO VOLPE – Père (59 ans)
Domiziano est un rock, immuable, et le son de son rire est rentré dans les légendes urbaines tellement cet homme se laisse jamais aller et pour un juge des affaires familiales, c’est plutôt une bonne chose. Pourtant, il est un père attentionné, quoique sévère (vous ne mangerez qu’une seule fois en laissant vos coudes sur la table en sa présence, qu’une seule !), mais cela tient de l’éducation stricte que lui-même a reçu. Pour information, Domiziano est un fervent croyant et les dimanches de grâce matinée avec lui tiennent carrément du mythe. Zouh ! A la messe et que Dieu te garde.

LUCIANA UCELLO – Sœur ainée (32 ans)
Luciana et Lorenza sont les jumelles et aînées de la fratrie. Luci est la plus modérée des deux – et de loin ! –  ayant la tête sur les épaules et usant sans contestations aucune de son aura de "maman bis" sur ses cadets… sa jumelle comprise. Elle va fêter ses cinq ans de mariage avec époux Davide, projet d’un bébé en cours, et est avocate dans un cabinet plutôt renommé à Naples.

LORENZA VOLPE – Sœur ainée (32 ans)
Même si elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, Lorenza est tout le contraire de sa jumelle. Là où l’une a la tête sur les épaules, l’autre est une vraie linotte à changer tout le temps d’avis. Raison pour laquelle Lorenza n’arrive toujours pas à garder le même boulot plus de deux ans ou rester longtemps avec ses fiancés, ce qui commence un peu à inquiéter ses parents.

CARLO VOLPE – Frère cadet (28 ans)
Un féru d’informatique qui, à défaut d’arriver à accrocher dans un autre domaine, en a fait son métier. Carlo est l’archétype du mec pas doué avec les filles mais est actuellement trop absorbé par son travail pour penser à une vie de famille (même si Domiziano l’a plus ou moins secoué les puces pour qu’il prenne son propre appartement). C’est lui d’ailleurs qui a optimisé le site Internet d »Alessa pour ses commandes en ligne.

ORAINA VOLPE – Sœur benjamine (21 ans)
Objectivement, Oraina est une "bombe" et elle en a conscience. Pour elle, pas de problème pour se trouver un cavalier ou un petit ami, elle n’a qu’à claquer des doigts ; cette attitude fonctionne en revanche moins bien avec les membres de sa famille (sauf Carlo car il ne comprend pas grand-chose aux femmes, le pauvre). Oraina a tenté plusieurs domaines d’études et se cantonne à devenir actrice – rien que ça – et est en classe d’art dramatique à Rome (elle a récupéré l’appartement de sa grande sœur).

MARIA SANTI – Grand-mère maternelle (Décédée)
Nonna Maria était une crème ! La fratrie adorait lui rendre visite dans sa maison au port de Banchisa (même si y’a des mouettes !) mais Alessa l’aimait plus encore car c’était la seule sorcière qu’elle connaissait dans sa famille. Nonna Maria pouvait, rien qu’en regardant les nuages ou sentir le vent, savoir le temps à venir ; ça lui donnait des airs de devins. Paix à son âme pourtant. Alessa n’a même jamais pu retrouver son esprit sur les plages de Banchisa après avoir elle-même emménagé en ville.


Esprit, es-tu là ?

IDA – Moyen-âge (9 ans)
Quand sa petite sœur avait décrété qu’elle voulait sa propre chambre, et qu’elle refusait d’emménager dans le grenier parce que ça faisait trop peur, Alessa rencontra son premier fantôme. Elle avait alors dix ans et Ida neuf ans… depuis des siècles. La fillette avait vécu au Moyen-âge mais n’était pas assez cultivée pour dire quand exactement. Uniquement de vieux souvenirs flous et une solitude qu’elle n’arrivait pas à chasser. "Maman ! Je me suis faite une nouvelle copine ! Elle s’appelle Ida et elle flotte !" Qu’elle avait bon dos la théorie de l’amie imaginaire pour des parents qui préféraient fermer les yeux…
C’est Carlo qui lui avait fait comprendre que de voir les fantômes n’était pas quelque chose de normal et que ça faisait d’elle une fille pas normale ! Et ne parlons pas du blasphème de déranger les morts ! Domiziano était de moins en moins à l’aise avec l’idée que des revenants pouvaient rôder autour d’eux et ce malaise se transformait en réprimandes fréquentes. Ida ne fut plus que l’unique esprit avec qui elle parlait quotidiennement à la maison.
Niveau caractère, la petite peut paraître cinglante et est bien plus mûr qu’une enfant de neuf ans devrait l’être, à croire qu’elle a continué de grandir dans sa mort tout en gardant une apparence juvénile… ce qui ne l’empêche pas de parfois faire des caprices.

FRANÇOIS LEBLANC – 1764-1797 (33 ans)
Quitter le cocon familial fut à la fois une déchirure de quitter ses parents et un soulagement de vivre un peu plus libérée. Ce fut pendant ses études à Rome qu’elle rencontra François, un musicien français qui avait perdu la vie en Italie pendant les guerres menées par Bonaparte. François passait des heures à jouer du violon sans personne pour l’écouter, hantant les ruines de Rome jusqu’à tomber sur une oreille attentive. Toujours reconnaissant, et faisant de grandes manières pour rien, les goûts en matière de mode de François lui furent tout de même d’une grande aide pour sa carrière de couturière (même s’il a un accent terrible !).
C’est quelqu’un de très fleur bleue qui croit dur comme fer à la symbolique des âmes sœurs ou du destin, un grand tendre téméraire mais pas courageux pour un sous.

JOSÉPHINE - ??
Un chat… fantomatique. Une minette plus précisément que François a affectueusement baptisé en l’honneur de son impératrice (Alessa a un avis mitigé sur le choix du nom mais ne l’a pas remis en cause). Joséphine adore chasser les esprits des pigeons et sème la terreur parmi les volatiles en chair et en plumes. Vu sa phobie, la chatoune vengeresse a une place d’honneur dans la maison même si elle reste relativement indépendante.

SALVIO DEL MORO – 1968-1996 (28 ans)
Puis se fut le tour de Salvio, le dernier de sa "triade fantomatique" comme il dit. L’albinos vivait dans un dammuso de Banchisa et y resta à sa mort, rendant la vente de la demeure difficile et les déménagements tellement fréquents qu’une rumeur d’une maison hantée au pied de l’Etna fit son cours. Une sacrée aubaine pour Alessa qui eut une jolie baraque à prix cassé ! Quant à son colocataire, même s’il est clairement dérangé (un jour, elle saura qui est réellement cette Stanéria dont il parle souvent) et adore faire bisquer François, il reste un hôte modèle avec elle et un grand frère en or pour Ida.
Salvio affirme être un sorcier et que ses pouvoirs fonctionnent encore mais vu son état psychologique, Alessa ne sait s’il dit vrai ou divague car elle ne comprend rien à son histoire de "Quatrième mur brisé" (et aussi que Salvio lui dise qu’il est un PNJ d’un forum RP… allez comprendre).

Physique & Caractère

Un joli brin de fille…

Sans trop se tromper, on peut dire qu’elle est rousse. Pas un joli blond orangé style coucher de soleil sur la plage, non non, mais le bon roux bien pétant qui te fait saturer tes vidéos de vacances à coup sûr et pleurer du sang quand ledit soleil tape sur sa tignasse ; d’où le pourquoi elle les maintient relativement courts, pour limiter les dégâts je suppose. C’est un truc de famille, genre à la Weasley, où ça se transmet depuis des générations mais en terme de saturation, Asella est au max avec sa mère (les Flamboyantes qu’on les appelle dans le village).

Ses yeux sont aussi bleus que sa chevelure est carmine et je vous passerais les envolées lyriques et autres métaphores océanes dont François est si friand pour les décrire. Pour le coup, c’est elle qui ne supporte pas les fortes luminosités et repousse les visites chez les ophtalmos de peur de devoir porter un jour des lunettes (uniquement pour apaiser ses yeux mais mademoiselle fait un blocage).

Alessa n’est pas particulièrement petite, pour une femme du moins, mais elle l’est dans sa fratrie. Toutes ses sœurs sont des perches ! Elle est plutôt fière de son mètre soixante-quinze – ça permet de ranger plus d’affaires en hauteur – mais pour garder une silhouette fine, gare aux grignotages ! Elle sait qu’elle prend très facilement du poids et les écarts sont si tentants…. du moins quand elle pense à manger. La belle table autour de soixante-dix kilos avec une taille plutôt marquée (elle prend dans les hanches) et une poitrine discrète. Son secret ? Elle n’a pas de voiture, c’est marche et vélo tout le temps.

Niveau vestimentaire c’est… par période. De part son métier, Alessa aime s’essayer à de nouveaux styles et leur donner sa petite touche perso. Elle pourrait porter de jolies robes ou des corsés plus osés, voir même se la jouer rock glamour mais non, elle n’ose pas. Sa seule bravade sont les hauts qui laissent son ventre à l’air libre (parce que le vent ça chatouille… et c’est réellement la raison) mais sinon, c’est gros pull en hiver et le reste va au plus simple. Il n’y a que chez elle qu’elle se lâche un peu.

Sinon, quelques tâches de rousseur entre les omoplates et le haut des épaules sur un bronzage inexistant (un roux, ça ne bronze pas au soleil… ça crame !). Pas de maquillage, pas assez adroite pour ça, et un projet de tatouage également mais elle ne s’est pas encore décidée pour le dessin.

… au caractère mieux fait que la taille

L’enfer, c’est les autres.
Avoir des fantômes pour amis, ce n’est pas le truc sensas’ pour apprendre à être sociable (cherchez pas, de nombreux mangas le prouvent, c’est scien-ti-fi-que !). Aussi, Alessa a toujours eux beaucoup de mal à aller vers les "vivants", plus par non compréhension que par peur. Trop complexes, belliqueux ou envieux… enfant, elle trouvait toujours quelques choses qui ne va pas chez quelqu’un pour le fuir et retourner à son petit nid et/ou dans les jupes de maman. Ça et les esprits en berne qui la voyaient comme une psy pour esprits (psychologue dans le paranormal, c’est un débouché) à la faire passer pour une "cinglée qui parle seule".

Quand Cupidon vous boude.
Nous l’avons vu, niveau amitié, c’est pas tellement ça. Imaginez en amour maintenant ! Alessa a vécu une seule histoire d’amour pendant sa vie étudiante et elle s’est très, très mal terminée. Depuis, la pauvrette a perdu toutes ses belles illusions et a cadenassé son petit cœur tendre à double tour. Pas qu’elle ait tiré un trait dessus mais elle refuse de se laisser berner une seconde fois et estime que si un homme – ou une femme, qui sait ? – veut d’elle, ça sera avec ses bizarreries et sa clique fantomatique. Disons donc qu’elle a tendance à suivre le pas de son frère pour l’instant, à se concentrer uniquement sur son travail pour oublier les affres de l’amour (c’est beau l’autopersuasion, non ?).

La capacité émotionnelle d’un chaudron en cuivre.
C’est un peu le nœud du problème : Alessa est empathique mais à surtout, surtout beaucoup de compassion pour son propre bien. Le malheur des autres la touche et elle n’arrive pas à rester les bras croiser si elle est en mesure d’aider, préférant pour le coup éviter les gens (vivants ou non) pour se protéger parfois elle-même quand son mental n’est pas assez solide sur le moment. L’expression "trop bon trop con" est malheureusement souvent de mise et Alessa se sent toujours horriblement blessée et en colère quand sa gentillesse est utilisée à mauvais escient ; alors que paradoxalement, elle pense réellement que tout le monde a un bon fond mais refuse de le montrer (Ida la prévient souvent à temps de se méfier de certaines personnes ou esprits malveillants).

Un fouillis dans sa tête.
De part son métier, Alessa est plutôt – très – créative et a une méthode de pensée plus "en étoile" que linéaire. En d’autres termes : ça part dans tous les sens. C’est pour ça qu’elle a toujours plusieurs travaux en cours, certains à l’arrêt depuis un moment, et a besoin d’un grand espace de travail. Qui est relativement rangé comparé au reste de la maison mais elle essaye de modérer son côté bordélique depuis son emménagement (Salvio est un brin maniaque sur les bords à ce sujet et lui fait facilement savoir son mécontentement). De même, elle passe souvent d’une idée à l’autre, à en oublier parfois l’essentiel (comme manger ou dormir, merci à François pour veiller sur sa santé !).

Les bestioles à plumes.
On ne rigole pas mais Alessa souffre d’anatidaephobie (phobie fictive inventée par Gary Larson étant la "peur que quelque part, d'une façon ou d'une autre, un canard vous observe" ; merci Wiki) mais plus généralement, elle a une peur bleue des poules, dindes, oies, cygnes, canards, pigeons et autres piafs de gros acabit. Les petits moineaux ça va, c’est mignon – de loin – mais elle a de belles frayeurs sur les plages de Banchisa à cause des mouettes.

Histoire

Iavari : 1995 – 2005 (10 ans)

Alessa est venue au monde dans une famille à l’abri du besoin – même si cinq enfants à charge limitent les folies – avec des parents droits et travailleurs. La maison qui l’a vue grandir se situe dans la région de Campanie, à l’est de Naples, dans un village tranquille où la vie suit son cours au rythme des cloches de l’église et l’appel à la prière. Les devoirs scolaires sur la terrasse du jardin les jours de beau temps, des repas de famille interminables, des rires, des doutes, des réconciliations. La petite Alessa était une enfant joyeuse et curieuse, qui se faisaient des tas de copines et pouvaient faire des soirées pyjamas avec ses amies. A l’école primaire, elle apprenait tout – même si les mathématiques n’étaient pas son fort –  grâce à un esprit vif et une aide précieuse à la maison pour faire ses devoirs. Il fallait bien ça pour lui rappeler de finir une leçon avant d’en entamer une autre.

C’était le cadre parfait pour un passé sans histoire, celui qui appelle inévitablement à un "mais" scénaristique : MAIS, à l’âge de 10 ans lors de sa rencontre avec Ida, Alessa se révèle être une sorcière, l’unique de la maisonnée. Sans être pour autant fermés sur le sujet, c’est le pouvoir même de leur fille qui dérangèrent Signor et Signore Volpe : les morts sont les affaires de Dieu et des prêtres, une enfant n’a pas à s’en mêler ou déranger leur repos.

Montesarchio : 2005 - 2013 (18 ans)

Si Iavari était un village tranquille, Montesarchio c’était autre chose ! Sa première année à l’école secondaire (l’équivalent du collège sur trois ans) avait relativement bien commencé avant de constater une lente mise à l’écart d’Alessa part ses camarades. Des rumeurs circulaient sur sa bizarrerie, qu’elle parlait souvent toute seule et avait encore une amie imaginaire à son âge ; au point qu’elle s’en voulu d’être née sorcière et réprima son don. Sa scolarité en fut grandement impactée, dormant en classe et éclopant de nombreuses punitions de surcroit alors que sa fatigue empirait.

Ne sachant ce qui causer cette débâcle, son père crut au premier abord qu’elle rentrait dans une sorte de crise d’adolescence précoce, devenant une "petite fainéante sans motivation", mais le mal grandissant, sa mère eut la démarche la faire examiner. Les spécialistes ne notèrent bien entendu aucun problème somatique, ni psychiatrique, et Nonna Maria lui évita de peu les consultations chez un pédopsychiatre. Sorcière également, ce fut pendant les vacances d’été avant son entrée au lycée artistique (14 ans), dans la petite maison en bord de mer de sa grand-mère, qu’Alessa put enfin faire la paix avec son pouvoir et l’accepter pleinement. Désormais, elle ne se mentirait plus à elle-même, qu’importe si ça plaisait ou non ! (Même s’il s’agit plus des mots repris d’Ida que les siens…)

Naples : 2013 - 2014 (19 ans)

Bien que comptant peu de relations amicales mais plus sincère avec ses convictions, les années en Liceo artistico lui permirent de confirmer son choix de métier et de poursuivre ses études supérieures dans la couture et en design textile. Ses notes de nouveau à flot, sa candidature pour Naples fut accepter et viva la liberta, la jeune adulte eut son premier appartement non loin du tribunal où travaillait son père.

Premier émois également. Il ne fallut pas longtemps à Alessa pour tomber amoureuse d’un des garçons de sa classe, un étudiant charmant et romantique. Ulfo était vraiment le petit ami idéal au prime abord mais les mois d’idylle prirent fin abruptement quand le poteau rose fur révélé : il n’avait pas qu’elle dans sa vie. Le bellâtre avait une autre copine et Alessa se sentit bafouée, trompée, juste "pratique" car présente au quotidien et profondément ébranlée dans ses illusions d’amour parfait. Ida fit vivre un enfer à Ulfo mais rien qui permit à Alessa de continuer ses études à Naples et ses parents acceptèrent son déménagement.

Rome : 2014 - 2020 (24 ans)

Blessée, plus en plus solitaire et creusant le fossé de compréhension entre elle et les autres, notre roussette s’en remis entièrement à son cursus scolaire, décrochant les félicitations de ses professeurs et les bonnes mentions. Quelques commandes réalisées en guise de petits boulots car la vie à la capitale n’était donnée et elle ne voulait pas que ses parents soient trop débiteurs de son "échec" sur Naples.

Pourtant, loin de son petit studio et des salles de cours, ce furent le Forum et la colline du Palatin de la Rome antique qu’Alessa et Ida se firent un nouvel ami. François y jouait tous les soirs, à la tombée de la nuit, et les trois s’entendirent de mieux en mieux au fil des mois. Le galant Français finit même par lui dénicher un chat fantomatique, Joséphine, pour palier à sa phobie des nombreux pigeons présents dans la ville romaine.

Ses études terminées, Alessa eut la chance d’enchaîner les petits boulots dans des boutiques de création ou de reprise – son job pour les retouches de robes de mariées ne fut pas le plus plaisant, sa rancœur toujours présente – tout en peaufinant son projet de se mettre à son propre compte. Lucide, elle voyait bien qu’elle devrait une fois encore déménager car il y avait peu de chances qu’elle engraine suffisamment de revenus les premiers temps de son activité pour vivre convenablement sur place. Surtout s’il lui fallait un espace de travail.

Quand Oriana vint à son tour à Rome, les quelques jours de colocation avec sa petite sœur le temps de ses prospections pour ses études furent un calvaire. Alessa dût de nouveau afficher une fausse facette d’elle, ignorer Ida et les deux autres, faire comme si tout aller bien. Son choix final pour Banchisa se fit presque sur un coup de tête ! Elle connaissait la ville depuis toute petite, venant régulièrement autrefois en vacances voir sa Nonna Maria et savait les sorciers présents en grande majorité. Là-bas, peut-être, pourrait-elle être entière avec ses amis imaginaires et développer son activité à son aise.

Banchisa : 2020 à aujourd’hui (25 ans)

Luciana et Carlo l’ont beaucoup aidé à se mettre rapidement à son propre compte en Sicile, que ce soit pour les démarches administratives que le développement de son site Web, notamment pour garder en contact d’anciens clients fatisfaits. Alessa voulait continuer dans un premier temps de traiter des commandes par Internet, allant à des retouches sophistiquées à des créations complètes, avant d’avoir une boutique sur rue. Il lui fallait donc une maison plutôt grande où mettre son atelier et accueillir des visiteurs. Seulement, les seules propriétés correspondant à ses critères sur Banchisa étaient bien au-dessus de son budget. Sauf une.

Un dammuso restait sur le marché depuis vingt-cinq ans, chassant les locataires à tour de rôle et dépérissant peu à peu dans le paysage sicilien. Impossible de trouver un acheteur depuis la mort mystérieuse d’un ancien résident, le fils d’un certain del Moro. Alessa le trouva plutôt sympathique, malgré les rumeurs que l’agence faisait de sa maison. Salvio n’est pas spécialement méchant mais ne supporte pas d’être ignoré ; il accepte la rouquine et ces deux autres colocataires – et le chat – sous son toit depuis quelques mois maintenant.