-Quel est l’intérêt de faire un pary à la plage? C’est déjà un endroit publique ou il y a beaucoup d’inconnus. Il n’y a pas tant de différence….

Je dois l’avoir vexée. Je l’ai très certainement vexée. Idiot! Pourquoi je n’ai pas juste dit oui? J’étais tellement rouge et gêné que c’est sortit tout seul et j’ai juste tourné les talons pour retourner dans ma nouvelle chambre. Enfin, pourquoi ma nouvelle colocataire m’inviterait déjà à un party alors qu’on se connait que de puis quelques jours? Je n’ai aménagé que samedi dernier après tout. Un party une semaine plus tard… C’est intense… En fait… C’est carrément la première fois qu’on m’invite à un party et j’ai aucune idée de.. Quoi faire? Comment réagir? Comment s’habiller? Quoi apporter? Et puis je ne vais connaitre personne. Pourquoi j’irais? Il n’y a aucune technologie sur une plage… Non. Je ne vais pas y aller, ce serait trop gênant, je ne veux pas m’imposer.

J’enfile donc un short cargo deep blue, mes sandales de sport, un t-shirt noir imprimé du logo Vault des jeux Borderlands et une veste en jean avec une capuche. Évidemment. Pas question de me pointer dans un lieu si propices aux interractions sociales sans une capuche pour s’y cacher. Vous avez peut-être deviné, je vais bien à ce party. Mes deux colocataires y sont déjà partis. Je me demande pourquoi ils y sont allé si en avance… Enfin.. Ça sert à quoi? Angoisser de plus belle en attendant que les invités arrivent? Non, non, je ne dois pas angoisser. J’ai pris ma décision, j’y vais. Je ne peux pas espérer m’améliorer tout en fuyant toutes les occasions de socialiser et puis ça me fera une occasion pour mieux connaitre mes colocataires. Je crois?

Je m’empare de mon sac à dos, j’y glisse une serviette, une bonne vingtaines de sucreries (papa m’a dit que ça pourrait peut-être m’aider à prendre contact avec les autre si je n’arrive pas à parler), une bouteille d’eau citronnée et ma switch. Ah et aussi une batterie pour charger mon téléphone au cas où j’utilise toute la batterie. C’est énergivore les jeux. Une fois fait, je quitte l’appartement en prenant soin de verrouiller derrière moi. Je manque glisser dans la première marche de l’escalier, mais me rattrape aussitôt et je prends les transports en commun jusqu’à la fameuse plage.

Une fois arrivé, je regarde les alentours. J’aurais peut-être du mettre de la crème solaire, mais je n’en met jamais. Si ma peau rougit parfois un peu, j’ai la chance de ne jamais attraper de coup de soleil. Je me promène à peine quelques minutes que j’aperçoit mes colocataires au loin, quelle chance de les trouver si vite. Je fais un pas en leur direction et m’étale de tout mon être dans le sable. Génial -sentez le sarcasme ici- je me suis encore prit les pieds. J’espère qu’ils ne m’on pas vu. Ils sont encore assez loin, ça devrait être bon. Je hisse la capuche sur ma tête et m’approche doucement d’eux avant de m’arrêter à.. environs trois mètres d’eux. Je les entends qu’ils sont en pleine discussion. Je dois leur dire salut. Mais si je les dérangeait en faisant cela et qu’il perdaient le fil de la conversation par ma faute? Je… Je m’approche encore d’un mètre, m’assied le derrière directement dans le sable et enlève mes sandales. J’entoure mes jambes repliées contre mon torse de mes bras et pose mon menton sur les genoux et… Je les fixes simplement de ma position. Peut-être que je trouverai éventuellement le moment propice pour leur dire bonjour.

Il avait fallu moults arguments/compromis/menaces de Salvio pour la convaincre – à moitié – de retourner sur la plage si peu de temps après la terrifiante attaque des démons mouettes. "Tu reverras ton ami Francis en plus" disait-il, "Je serai sage, tu verras" rajoutait-il et "Je changerais de place touuuuutes tes bobines de fil sinon !" finit-il par la faire céder sous couvert qu'il vienne en effet et AVEC JOSÉPHINE !

Alessa se retrouvait donc sur les lieux du drame, peu rassurée par les oiseaux visibles de-çi, de-là, le chat fantôme contre elle qui lui gelait la peau nue de son ventre et de ses bras. La rouquine avait fait l'effort de se montrer plus festive, maillot de bain carmin sous un paréo customisé de tournesols dorés.

"Tu es certain Salvio que Francis sera présent ? Comment a-t-il pu savoir qu'il y avait une fête à Banchisa ?" fit la non-téméraire à voix basse.
"Le scénarium ! C'est écrit noir sur blanc !"
Autrement dit, la réponse de l'illuminé ne l'aida guère plus ; quand l'albinos partait dans ses délires, mieux valait laisser tomber.

Ida rit soudainement à gorge déployée devant le pauvre gus à quelques mètres d'eux qui se ramassa de tout son long dans le sable. Alessa en était gênée avant de se rappeler que personne hormis elle pouvait l'entendre. Et Salvio. Et Franç… ah non ; le musicien était resté à la maison, ne voulant souffrir de la "nuisance sonore qui leur servirait de musique".

"Il boude le monsieur !" continua la fillette en pointant du dos la silhouette proscrite assise sur le sable. "Va lui parler !" lui intima-t-elle de manière autoritaire.
"Quoi ?! Mais… mais pourquoi ??"
"Parce que ! Faut que tu vois des vivants."
"Elle marque un point."
Aucune aide, bis repetita…

Soit. Serrant donc une Joséphine ronronnante contre elle – si si, les chats spectraux ronronnent – pour se donner du courage, Alessa partit aborder l'inconnu la capuche.

"B-Bonjour. Vous allez bien ?"

Je sursaute en entendant une voix tout près de moi et tourne la tête pour voir une jolie fille aux cheveux rouges qui me regarde. Si elle me regarde, c’est que c’est bel et bien à moi qu’elle parle. Qu’est-ce qu’elle m’a demandé déjà? Ah Oui! Si j’allais bien. mes joues prennent une teinte rosées. Est-ce qu’on se connait? Si oui je n’en ai vraiment aucun souvenir. Non. On ne doit pas se connaitre. Elle me parle tout de même? Ah Euh il faudrait que je lui réponde au lieu de simplement la regarder avec timidité.

-Quel est l’intérêt de vouloir s’informer de l’état d’âme d’un simple inconnu?

Ça y est, se remet ça. Je lui demande d’une voix peu forte et de mon ton qui n’est pas des plus enjoué. Plutôt neutre cette fois quand même. Je dois faire des progrès, mais je ne serais pas surpris qu’elle s’en aille. Je détourne donc le regard, ne m’attendant pas à une suite de conversation pour croiser celui d’Amélia qui me fait un grand sourire. Ah! Elle m’a repéré! Allez! C’est le moment de lui dire bonjour. On prends un bonne inspiration et on se lance!

-Bo-

Ah… Elle s’est lancée avant moi et ah! Mais QUOI??? Je .. Allo? AU secours?? Pourquoi elle me fait un câlin comme ça soudainement? On se connait à peine? Je dois réagir comment? N’est-elle pas vexée de ce que je lui avait dit au sujet de la plage? Pourquoi elle fait comme si rien était? Et je fait quoi face au câlin?? Ouf! Elle me lâche!! Mais…

QUOI???? Comment elle peut insinuer que la fille aux cheveux rouges est mon amie alors qu’elle m’est totalement inconnue? C’est pas bien de juger les gens d’un coup de regard et de prendre pour acquis! Je suis complètement rouge maintenant. Je veux dire… J’aimerais bien que ce soit réellement le cas, mais non, je n’ai pas d’amis.. Enfin… Je ne penses pas que les amis que j’ai seraient venus. En plus il y a guerre des clans aujourd’hui à Crossout. Personnellement, je n’avais pas envie d’y participer aujourd’hui ce qui m’a convaincue de faire un effort pour venir à la plage. Mais bon, je dois d’abord gentiment corriger la mauvaise interprétation de ma colocataire.

-Ce-

Trop tard, elle est repartie à nous demander ce qu’on voulait faire tout en énumérant quelques suggestions. Faut vraiment que j’apprenne à répondre plus vite. Énergie. C’est le premier mot qui m’est venue à l’esprit quand je l’ai rencontrée pour la première fois. Elle ne faillit pas à sa tâche. D’ailleurs… Qu’est-ce que j’ai envie de faire? Mmm… j’ai l’habitude de jouer seul aux jeux vidéos et je ne suis pas très sportif. Sérieusement, pour je suis venu ici? Autant lui dire que rester assis à les regarder, ça me convient, c’est beaucoup moins gênant!

-je..

Cette fois, c’est Francisco qui s’interpose. Faut vraiment que j’apprenne à parler plus fort. Parler tout bas, ils n’ont pas du m’entendre essayer de parler. Je regarde Cisco envelopper Amélia pour l’arrêter un peu. Bizarre. C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en le voyant lui. Je me suis dit que j’était plutôt contente de mon physique par rapport au sien, mais en même temps… Il a l’air tellement plus confiant que moi et je l’envie pour ça. Enfin.. Je veux, lui et Amélia se parlent, se font des câlins et tout je… AH! Attendez.. Mais j’y pense… Il doivent être en couple! Mais oui, c’Est ça! Quel idiot je fais de ne pas avoir remarqué plus tôt… Bon.. Ça ne fait qu’une semaine que je suis dans leur appartement et j’ai passé la moitié du temps enfermé dans ma chambre. Faut pas m’en demander trop non plus.

D’ailleurs, L’autre bleuté nous fait signe de s’installer à l’ombre avec eux. C’est vrai que ce serait bien même si je n’ai pas peur d’attraper de coup de soleil. Je préfère tout de même l’ombre. C’est plus frais habituellement. Je hoche donc doucement la tête, encore rouge de gêne et me lève pour m’approcher du parasol. Mais.. Et s’il disait ça pour être poli et qu’en fait, il préfèrerait y être qu’avec Amélia? Et si je les dérangeait?? ET si je prenais trop de place??? je.. je..

- F-Finalement je vais aller aider le gars d’entretien à balayer la plage!

Je ne sais même pas s’il y a un gars d’entretien de plage, mais je me tourne un peu pour contourner le parasol dans le but de continuer mon chemin, mais, j’ai mal calculé la base du parasol et je m’y prend les pieds et me retrouve de nouveau étalé au sol…… J’ai honte… Je n’ose même pas me relever…. Là, les crabes et les homards doivent envier ma rougeur.

La réponse sèche du jeune homme avait jeté un froid plus glacial que n'importe quel fantôme traversé. "Je... et bien...." fut prise de court Alessa, assez bouleversée pour vouloir retourner fissa dans son atelier (une chance que Francis l'attendait, sinon elle aurait déjà enclenché un demi-tour). Le chat ne comprenait rien à la scène mais lui donna un petit coup de tête dans le creux de ses seins pour réclamer les caresses qui s'étaient arrêtées. Ida, pour sa part, contemplait le malandrin d'un air calme et.... effrayant ; elle prévoyait sûrement une petite vengeance pour avoir si mal parlé à sa grande sœur.

Une autre jeune personne - une pile électrice du nom d'Amélia - vint à eux et le quiproquo fut rapide. "Je ne le connais pas !" s'entendait dire la rousse pour se protéger. Elle en avait même oublié de se présenter mais le monologue de la fille aux cheveux roses n'en était pas perturbé.

Un troisième hurluberlu se joignit à eux - Cisco apparemment - de manière si impromptue que Joséphine sauta de ses bras pour feuler de mécontentement envers l'étranger. Le soudain mouvement du félin la fit sursauter et ouvrir ses bras pour la lâcher, collant au timing du câlin agrippé devant elle.

"C'est très gentil mais.... heu.... je ne devrais pas être là, je m'en excuse. Je cherchais un ami mais il est sûrement en retard... ou a dû décommander." En tout cas, Salvio continuait de faire le tour des personnes présentes, comme s'il cherchait lui-même Francis alors qu'il ignorait à quoi il ressemblait.

Quand ledit Boré tomba une fois de plus, une Ida radieuse à côté de lui. Alessa ne fit aucun geste pour lui venir en aide cette fois et la petite lui assura un "c'est pas moi mais j'en suis contente" qui promettait qu'elle n'en avait pas fini avec lui, Ida étant terriblement rancunière. L'albinos était revenu à eux et s'accroupit dans le sable devant Boré, souleva sa capuche pour mieux observer son visage cramoisi et soupira en la relâchant.
"C'pas lui" fut tout ce qu'il ajouta avant de repartir.

"Qu'il fait chaud aujourd'hui !! U-Un jus de fruit à l'ombre serait bienvenue ! Ahah !" Vite, n'importe quoi pour faire diversion et passer l'épisode de la capuche qui bouge seule au second plan. La couturière fit mine d'accepter la proposition et se diriger vers les parasols quand elle se figea de nouveau : Joséphine jouait avec un ballon de plage, le faisant rouler dans tous les sens.

Plan B ! "Vous vous ne voulez pas plutôt vous baigner avant ? On aura le temps de sécher ensuite, c'est plus sympathique." Salvio en était même étonné, de sa proposition.
"Tu crois qu'elle a conscience que ça va lui demander plus d'effort social d'aller dans l'eau ?" demanda l'albinos à la petite fille, comme si Alessa ne pouvait l'entendre.
"J'sais pas. Dis, tu as vu des crabes ? J'aurais besoin d'aide pour ma bêtise."

Mais c'étaient quoi ces fantômes qui se rebellaient ? Ils n'étaient pas censés la soutenir ??

Je suis un corps mort sur le sable. À force de bouger, peut-être que les gens me prendront pour une algue et m’oublieront… Même le vent en rajoute une couche en soulevant ma capuche pour qu’on se moque encore plus de mon visage cramoisi. Je suis une roche, oubliez-moi… Et c’est là que la voix d’Amelia parvint à mes oreilles… Enfin, je l’entendais déjà discuter avec la fille inconnue, mais là, je comprends qu’elle me parle. ELLE ME PARLE ENCORE! AU SECOURS!! Je fais quoi? Je réagis comment? Elle me demande comment je vais. Est-ce que je suis blessé? j’en sais rien. Un peux de douleur à un genou et mes paumes de mains qui ont amortis ma chute, mais je ne sens pas la vivacité brûlante d’une plaie qui saigne. Sensation que je connais bien. Je fais donc non de la tête… Geste stupide, idiot. De un, elle m’a posé quatre questions. Comment peut-elle deviner à laquelle je répond? De deux, elle ne dois pas vraiment bien discerner mon petit mouvement avec mes cheveux qui retombe partout autour de mon visage. Elle repousse alors une de mes mèches de cheveux et je lève les yeux pour voir ses pieds, ses chevilles… Je ne sais pas comment c’est possible, mais je sens encore plus mes joues chauffer.

Ok Bo… Là c’est un moment ou tu dois faire preuve de courage! Imagine, tu es dans un jeu vidéo. Première manche, j’ai échoué. C’est le temps de me relever sinon je vais perdre aussi la deuxième manche. On se redresse et on prend une potion de vie avant d’être achevé. Je prend donc une bonne inspiration et me remet d’abord doucement à quatre pattes pour finalement basculer sur mes fesses, juste à l’ombre du parasol. Je regarde alors ma colocataire car je dois répondre à ses questions. Allez! Oui, non, non, je ne sais pas… C’est simple comme bonjour.

-Allez vous baigner si vous le souhaitez, mon opinion n’a pas lieu d’influencer votre décision.

Bon, maintenant, c’est l’heure de la potion de vie… Ou plutôt la nourriture de vie, comme dans Genshin Impact, ou Gauntlet. Les potions servent à autre chose dans ces jeux. Je replace ma capuche sur ma tête pour des points d’armure et retire mon sac-à-dos de mes épaules afin de fouiller à l’intérieur et sortir une réglisse à la fraise que je me met à manger…. Et Manger… et… Je.. Je devrais en offrir aux autres! J’ai une réserve de sucreries pour 20 dans mon sac. Je dois avoir l’air impoli de ne rien offrir. Je regarde donc Amelia, puis Cisco et la fille… Et… Est-ce que je dois vraiment leur en offrir? Comment je leur propose? Et s’ils sont déjà trop offusqués que je n’aie rien offert et se sentent donc insultés que j’en offre que maintenant? Et s’ils ont des allergies? Et si en fait je n’ai rien dans ma sélection de friandise qui leur plaît? Ils seront forcément déçu d’avoir senti cet espoir naitre en eux et qu’il soit ensuite trahi par une sélection aucunement à leur convenance?

Et me voilà à manger ma réglisse en voulant me faire tout petit et qui ne se décidera pas à offrir des bonbons tant que je n’aurai pas trouvé comment leur présenter mon offre… Je devrais bien trouver… d’ici… une semaine? Un mois? Des mois?

Cisco n’avait rien manqué; les demandes d’Amélie qui faisaient crouler Boréas sous leur poids, littéralement. Boréas qui s’étendait dans le sol, et l’autre qu’il ne connaissait pas qui ne voulait subitement vraiment pas qu’on croit qu’elle est une amie de Boréas. Cisco n’avait pas eu le plaisir de rencontrer les amis du jeune homme, ce qui était plutôt surprenant considérant qu’il venait juste d’aménager avec eux. Et un déménagement, ça se fête! Est-ce même un déménagement si y’as pas pizza-bière après? Si on a pas sué avec des potes? Leur colocataire se faisait discret, voir distant -et pourtant, il était venu. Malgré les bêtises qu’il avait glissé à Amé au passage. Était-il seulement du genre timide qui s’empêtre dans ses mots, ou asocial?

«Y'a peut-être juste un peu d'retard, t'sais comment c’est, les transports en commun chient toujours durant les vacances, trop d'monde tout ça» dit-il en réponse à Alessa. «J’attends un ami aussi, avec un peu d'chance ils doivent être pris dans l'même bus! Tu peux rester avec nous en l’attendant.»

Voilà; Boréas venait de s’étendre dans le sable, mais il se rattrapa tout seul, ce qui était aussi bien parce que ça lui aurait probablement foutu la honte si Cisco l’avait relevé par les aisselles tel un enfant. Il vit toutefois dans son regard désespéré, alors qu’il ouvrait un paquet de réglisses, qu’il souhaitait probablement leur en offrir, mais savait pas trop comment faire… ou alors il avait peur qu’on lui en demande, Le bleu le connaissait pas encore assez pour dire. À date, il savait ça : il parlait pas beaucoup, quand il ouvre la bouche ça pique souvent, et il est carrément maladroit, il se plante tout le temps, dans tout; le sable, les tapis, l’air. Sauf que voilà; si son instinct lui disait de le materner un maximum, il se disait bien que l’autre bleu devrait apprendre à leur parler, alors autant faire l’inverse! Il se rendrait bien compte assez vite que ce serait pire s’il laissait ses colocataires deviner ce qu’il veut. Alors il lui prit la main, délicatement quand même, et la tira vers lui tant et si bien que la réglisse qu’il mangeait finit dans sa bouche.

«Ah, c’pas mal» dit-il entre deux séances de mastications, «Ça fait un bail qu’j’en ai pas mangés»

Il offrit, de plus, un clin d’œil complice à Amélia avant de reprendre :

«Tiens Amé, t’en veux aussi?» fit-il en approchant la réglisse, toujours dans la main de Boréas, vers le visage d’Amé, tirant si bien sur son autre colocataire qu’il allait finir face première sur ses genoux.

Il rendit finalement son bras à Boréas, son grand sourire toujours aussi terrifiant sur son visage, et il ajouta «Bah on est'ici pour faire des choses ensembles, bien sûr qu’ton opinion conte. Surtout qu’là on est que quatre, si y’en a un qui reste derrière tout seul c’moche. Après t’inquiête Boré, si c’est qu’t’as oublié ton maillot, j’en ai un à t’prêter. Vous portez déjà vos maillots vous, où vous avez besoin des cabines pour se changer aussi?» ajouta-t-il à l’intention des deux filles.

Il était vraiment bizarre ce petit et Alessa hésitait à se dire qu'il était soit très timide, soit très maladroit socialement ou lui aussi doté d'un pouvoir qui n'aidait pas vraiment ses relations avec les autres. Quoiqu'il en soit, Ida ne l'aimait pas – et cherchait réellement un crabe à priori – et Salvio s'en moquait comme de sa première chemise.

"Oh heu, je m'appelle Alessa" revint la rouquine, confuse de ne s'être pas présenté plus tôt. "Mon ami s'appelle Francis et... on ne s'est pas vu depuis longtemps, il vient de Rome donc les bus il est habitué... j'imagine." Sauf s'il comptait pour en avoir un toutes les dix minutes, auquel cas il allait vite déchanter ici.

"Et j'ai déjà mis mon maillot, merci" leur confirma-t-elle en détachant son paréo tournesols qu'elle laissa prêt des provisions. D'un pas un peu raide de se montrer aussi peu vêtue devant des étrangers, Alessa se dirigea vers l'eau, non sans récupérer le ballon de plage réquisitionné par son chat. Joséphine n'en fut pas ravie et la suivi jusqu'à la limite des vagues.

On.
A.
Kidnappé.
Ma.
Main.

Au secours! Pourquoi soudainement mon coloc me prends la main come ç-… MA RÉGLISSE!! Il MANGE MA RÉGLISSE! Mais.. Mais.. Mais… En fait.. Il s’est carrément permit sans que je ne dises rien? Bon… au moins je n’ai pas à trouver comment en offrir comme ça. Je n’ai qu’à lâcher la rég-… Rah mais non. Je ne peux ps, Cisco tiens ma main et d’ailleurs l’approche soudainement d’Amelia, me faisant semi allonger sur le côté et sur Cisco. Je relève un peu les yeux pour m’excuser à l’autre bleuté, mais je vois la demoiselle aux cheveux roses qui me lance un regard mécontent et refuse la réglisse.

Je suis définitivement le gars le plus nul d’Italie. Décidément, plus je reste à la plage, plus je me dis que c’est nul de socialiser. Je sais pas comment et je ne saurai jamais. J’ai encore déçu quelqu’un et… Je me sens mieux dans mon monde, devant mon écran, seul… Peut-être que je pourrais plutôt parler à mes colocataire en vocal genre via discord? Ça devrait aller mieux. Ça va toujours mieux quand c’est en ligne. Mais là, je suis loin de pouvoir m’enfermer quelque part. Cisco me propose même un maillot de bain…

Et je n’ai pas le temps de réagir que les deux filles retirent leur survêtements pour se diriger vers l’eau. Ah oui! Mon maillot! J’oublie de répondre à la question de mon colocataire et fouille directement dans mon sac. Au début, je commence à paniquer un peu. Aucun signe de mon maillot, jusqu’à ce que finalement, le voila tout bien roué dans un recoin de mon sac. Fiou! Quelle chance! Les sacs devraient tous être munis d’un outil de recherche d’inventaire. Ce serait plus rapide et moins stressant. Plus facile de vérifier qu’on a tout aussi. J’allais répondre à Cisco lorsque celui-ci reçoit un appel. Bon… Autant retourner à mes friandises, confortable à l’ombre

J’ai à peine le temps de manger une réglisse supplémentaire que l’autre garçon revient vers moi pour m’indiquer qu’il doit partir pour une urgence et me demande d’aller prévenir les filles. Je n’ai même pas le temps de réagir convenablement comme lui dire d’aller faire son message lui-même qu’il a déjà ramassé ses trucs et nous souhaite bonne journée avant de disparaitre dans la foule. Je soupire… Je cherche les filles près de l’eau et je met un bon cinq minutes avant de trouver le courage de me lever et d’aller à leur rencontre, toujours ma capuche sur la tête. Une fois près d’elles, maintenant les deux pieds dans l’eau, je les fixes quelques secondes avant de prendre un bonne inspiration.

-Cisco est parti pour un truc urgent. Rien de grave. Bonne journée.

Et hop! Je fais demi tour dans le but de retourner paisiblement sur la plage, mais un enfant passe en courant et devant soudainement arrêter mon élan, j’ai un mouvement de recul, bousculant Alessa au passage….. Mais quelle honte!! Je dois m’excuser!!! Je me retourne, les joues rouges.

-Mais pourquoi t’es restée là?

Ah bah bravo pour les excuses! Je me désespère parfois.

La fille, Amelia, semble être la plus sympathique du lot et Alessa lui fait un petit signe de la main pour lui dire qu'elle l'attend. C'est tout bête mais elle se sent moins stressée avec une autre fille avec elle.

"Oui, c'était une excellente idée cette sortie. Je ne connais pas grand monde ici avec qui me baigner" lui sourit la rousse.
"J'compte pas moi ?!" s'offusqua Ida et la couturière ne put qu'afficher une mine contrite, n'osant pas répondre au fantôme de vive-voix avec quelqu'un à côté d'elles.
"C'est... différent comme ça" essaya-t-elle en espérant que le message passerait bien l'une pour l'autre. "Une partie de ballon ?"

Sans attendre, elle chercha à lancer la grosse balle colorée à Amélia quand Joséphine lui sauta dessus pour y donner un coup de patte. La rousse put éviter l'assaut félin mais n'esquiva pas l'autre garçon qui la percuta.

"Oh, je..." se choqua Alessa qu'il lui reproche cet impaire. Sauf qu'Ida ne le prit pas aussi bien et frappa elle-même un grand coup dans le ballon pour qu'il percute Boréas. Sur ce coup, ça allait être difficile de faire croire qu'il lui avait échappé des mains...

"Oups..."
"Bien fait !!" se félicita la fillette, les poings sur les hanches alors que le chat reprenait la balle.

Ok. Je l’ai mérité. Je veux dire, j’ai bien de la misère à m’exprimer convenablement, mes pensées étant paralysé par la gêne, je sais que ce que j’ai dit vaut bien un coup de ballon. Bon, je ne savais pas la demoiselle autant du genre à utiliser ce genre de violence. Elle m’avait plutôt l’air inoffensive jusqu’à présent. Mais bon, je serait le pire si je jugeait les autres uniquement sur une première impression. Je ne réplique donc pas. Je reste là à la fixer d’un air un peu indéfinissable. C’est Amélia qui sauve le coup en initiant un jeu avec se fameux ballon…

Mais j’ai jamais dis que je voulais jouer? Je suis seulement venu les prévenir du départ de Francisco. Quoi que…. Oui. J’ai envie de jouer. J’aime jouer après tout, mais j’ai plutôt l’habitude de jouer seul à faire aller mes doigts et mes mains plutôt que mes bras et mes jambes. Je n’ai même pas l’excuse de ne pas vouloir mouiller mes vêtements puisqu’ils le sont déjà. Par chance, ils ne sont pas de ceux qui s’abîment facilement à l’eau et ils sèchent assez vite. Je ne dit rien. Je me contente de suivre un peu le jeu quand ma colocataire répète mon nom pour tenter de m’inclure pour des raisons obscures. Je ne sourit pas, j’ai l’air un peu perdu même, mais au fond de moi, je suis content de jouer. C’est juste…. Plus épuisant comme jeu et de toute façon, ma maladresse me fit rencontrer l’eau à quelques reprises. Je tentai de m’éclipsai en douce à deux reprises, mais Amélia me retenait toujours. Enfin… Je ne veux pas partir, mais je n’ai pas la fougue et la même énergie qu’elle et je dois être ennuyant, décevant. Pourquoi insister pour que je joue alors que je ne suis aucunement à la hauteur? Je les dérange probablement en fait, mais elles se sentent trop mal pour me l’indiquer….

Je fini par faire une troisième tentative de fuite et cette, je réussit. Je rejoint notre petite coin installé et pose les fesse sur ma serviette. Je vais les attendre ici, ce sera mieux. Je sors ma switch du sac et commence à y jouer, tranquille, tout en profitant que mes vêtements sèchent. Ce serait trop horrible de reprendre les transports en commun en étant trempé. Un peu plus tard, voilà que les filles ont terminé avec l’eau et Amélia demande si quelqu’un veut rester avec elle pour manger. J’avoue que j’ai faim.

-Je n’ai rien de mieux à faire de toute façon.

C’était ma façon de dire que je veux bien rester. Je n’avait pas levé les yeux de ma console, trop gêné. Je veux dire, je sais que j’aurais pu le dire autrement, mais ça me gênait bien trop de simplement dire « Oui! J’en ai envie »

Ida n'avait pas réitéré son attaque au ballon de plage, se contentant de jouer avec le chat quand ledit ballon fut réquisitionné par les vivants pour une partie.

Alessa, elle, avait pu nager aussi une bonne partie de l'après-midi et elle s'était rendue compte que ça faisait un moment qu'elle ne s'était pas octroyée un après-midi de détente comme ça, sans penser à ses commandes ou sa boutique, à se faire de nouveaux amis.

Elle sortait de l'eau rejoindre sa serviette quand elle vit un Salvio maussade, les mains dans les poches, à côté du garçon asociale.

"Oh. Je suis désolée mais je vais devoir rentrer, des choses à faire à la maison et... un ami qui ne va pas très bien je pense. ... Celui qui n'est pas venu !" se rattrapa-t-elle tandis qu'elle parlait initialement de l'albinos. "J'aimerai avoir de ses nouvelles et puis tu as mon numéro maintenant Amélia ! N'hésite pas à m'appeler qu'on se voit en ville pour un café si tu le veux."

Ramassant ses affaires, fantômes et chat compris, la rouquine salua les deux autres d'un grand signe de la main - "A la prochaine Amélia ! Salut Boré !" - et fila alors que Salvio la tirait par son paréo, l'humeur au beau fixe.