Le Deal du moment : -26%
Bosch BBS8214 Aspirateur Balai Multifonction sans fil ...
Voir le deal
249.99 €

I'm not a hoodlum, I swear

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Invité
Anonymous
I'm not a hoodlum, I swear Dim 9 Mai - 20:13



Comme dans les films

Doki Doki  
le 9 Mai 2021
Il devait être dans les environs de 20h; il le savait non pas parce que son téléphone, qui était mort quelques heures plus tôt, le lui avait dit, mais parce que le soleil de mai était en train de retourner se cacher à l’horizon, au-delà de la cime des arbres. Ses muscles étaient ankylosés, aussi quand il se leva se fut avec difficulté. Du haut de son mètre quatre-vingt-onze, il fit une manœuvre de salut au soleil, étirant ses bras vers le haut, si haut même que le bas de son t-shirt et de sa veste remonta légèrement pour mettre à découvert son abdomen, puis il s’étira plus encore vers le haut, posant le bout de ses doigts contre une branche de l’arbre contre lequel il s’était installé auparavant pour profiter de la nature alors que ses chevilles craquaient lorsqu’il se mit sur la pointe de ses pieds. Il rebaissa les bras, un peu étourdit par une chute de pression inopinée, puis se pencha pour ramasser son sac à dos vautré dans le gazon.

C’est que voilà; comme il avait l’habitude d’être connecté 24/7, Cisco finissait parfois par péter les plombs et avoir besoin de se recentrer, disons. Pour certains c’est d’aller prier à l’église, faire de la randonnée, partir en voyage, ou arrêter de regarder ses textos et son Facebook pour une petite semaine. Étant quelqu’un d’étrange de toute manière, c’était donc sans grand étonnement qu’on apprend que pour se recentrer, lui, il va dans le parc pas très loin de chez lui, il fourre un tas de bouteilles d’eau et des barres tendres, il se trouve un arbre sympa à l’abris des regards et il devient une plante pour quelques heures, parfois même quelques jours. Cette fois-ci ne faisait pas exception : il était resté là deux jours, et il serait probablement resté plus longtemps encore, mais un des policiers qui patrouillait le parc avait remarqué sa présence et bref, Cisco n’avait aucune envie de se prendre une contravention pour flânages après les heures d’ouvertures.

C’est donc affamé, courbaturé et avec une sale gueule qu’il quitta le refuge paisible du parc pour retourner à la civilisation, tout juste quelques centaines de mètres plus loin. À cette heure, le défilé des voitures se faisait déjà plus calme, et les quelques piétons sur les trottoirs pressaient le pas pour arriver à la maison avant que la nuit ne tombe définitivement sur la petite île. En tant qu’homme trop grand, à l’allure parfois intimidante, avec un maquillage vieux de 48h et qui n’a pas prit sa douche depuis aussi longtemps, Francisco n’avait pas le loisir de rester bien longtemps sur la grand-route, à moins de vouloir passer pour un SDF; aussi avait-il prit l’habitude de passer plutôt par les ruelles sinueuses du quartier Terra; en théorie c’était un pas pire détour, mais il n’habitait pas très loin, alors en théorie il serait de retour dans tout au plus trente minutes, dépendant de son niveau de flânages.

En théorie.

Quand il passait dans les ruelles, dos légèrement courbé et les mains dans les poches, les enfants qui n’étaient pas encore couchés murmuraient entre eux en le fixant bien droit, mais se déplaçaient bien pour le laisser passer. Il préférait ne pas s’attarder aux choses qu’ils pouvaient bien se raconter, et à peine arrivé à l’intersection, ils étaient retournés à leurs jeux de ballon. Son téléphone avait manqué de pile bien rapidement -il aimait écouter de la musique, et ça, ça draine une batterie rapidement! Par automatisme, toutefois, le streamer continua tout droit au lieu de tourner; c’est que voyez-vous il avait déménagé dans son nouvel appartement seulement quelques semaines plus tôt, et dans sa fatigue il se laissait plutôt porter vers son ancien appartement dans le quartier Pietra, un charmant endroit qui se mêlait au cœur historique de la ville. C’était, toutefois, bien loin de son objectif (et de la douche, par extension), et ce n’était qu’une fois arrivé devant la porte de son ancien appartement qu’il s’était rendu compte de sa bourde. Encore heureux qu’il n’ait pas toujours la clef en sa possession, parce qu’il se serait écrasé devant le téléviseur sans plus poser de questions. Embêté, il ronchonna un peu avant de rebrousser chemin. Il devait bien avoir perdu une heure à se balader comme ça, ce qui voulait dire qu’il aurait besoin d’une heure de plus avant de finalement arriver dans son nouveau chez-lui.

Il s’arrêta devant un mercato toujours animé malgré l’heure; il le connaissait bien, pour la peine, parce qu’une fois le beau temps arrivé, il fermait plus tard pour accommoder les touristes et les couche-tard. Son regard se perdit un instant dans la vitrine éclairée, son ventre lui indiquant dans un grondement sonore qu’il ferait mieux de lui fournir à manger bientôt. Dans un soupir qu’il ne remarqua même pas, il tourna des talons pour emboiter le pas dans la ruelle toute proche -sauf qu’il s’était retourné un peu trop rapidement et, du coup, il s’était percuté dans…

Bon, pour la peine, son cœur battait un peu fort dans sa poitrine, et ses mains déjà sales de terre se retrouvèrent bien moites. C’était comme dans les films et les manga, vous tournez le coin trop vite, vous percutez quelqu’un et paf, vous Savez avec un grand S que cette personne aura une place importante dans votre vie. Il resta un moment sur place, comme sonné et étourdit, bredouillant quelques plates excuses.


«Je, eum, J’vous avais pas vu, pardon»

Il tendit la main comme pour l’aider à se relever, puis se ravisa, essuyant sa main sur son hoodie avant de la lui tendre à nouveau : pas de chance, il avait déjà eu le temps de se relever et de filer bien vite. Même si ça lui faisait toujours de la peine, il devait s’avouer que quand même, aujourd’hui c’était trop pas le moment de faire de nouvelles rencontres! Il était sale, affamé, son eyeliner était smudgé dans tous les sens, son haleine devait empester et les cernes sous ses yeux pouvaient probablement aller à tous les manèges de la fête foraine. Haussant des épaules comme pour dire que ce n’était pas grave, même si réalistiquement il allait penser au pauvre chaton qu’il avait sans doute effrayé (mais, on sait pas, il était peut-être juste pressé aussi), Cisco se remit en marche, un pas, deux pas, puis il s’étala la figure par terre. Cette fois-ci réellement sonné un confus, il se redressa avec peine, posant son fessier sur le trottoir comme un enfant fatigué. En temps normal ça aurait fait chier tout le monde, mais la plupart des mamies avaient fait le détour pour passer de l’autre côté de la rue de toute manière, alors c’était pas trop grave.

Le jeune adulte passa sa main sur son menton pour y enlever les gravas qui étaient venus s’installer dans la repousse de sa barbe, et constata avec horreur qu’il s’était collecté une petite plaie qui saignait un peu. Ses mains, elles, ne saignaient pas (encore heureux), mais elles étaient définitivement écorchées, et ses genoux n’était pas en meilleur état : des bleus étaient en train de se former, et les éraflures étaient assez profondes pour qu’il saigne. Vous direz : mais son pantalon n’a-t-il pas protégé ses genoux du pire? Ah! Non. C’est que Cisco, fana de la mode punk-goth, avait des jeans noirs troués! Comme deux grosses plaies béantes, ses jeans n’offraient aucune protection à la petite peau fragile. Il passa la manche de son hoodie sur ses blessures, tiquant au pincement de douleur que ça provoquait -c’était quand même bien mis que de laisser terre et pierres s’accumuler dans la plaie. Las, ses yeux gris se tournèrent finalement vers l’auteur du crime odieux qui avait causé toute cette mésaventure : là, sur le sol, juste à côté de lui, un portefeuille gisait sur le trottoir.

Curieux, il le prit entre ses doigts fins et, hésitant comme un enfant qui ouvre un cadeau de Noël avant les temps, le fit pivoter pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Y’avait toute la gamme habituelle : quelques coupures de monnaie, des cartes de fidélité, d’hôpital, de bibliothèque. Il tomba finalement sur ce qu’il cherchait : une carte d’identité avec photo. D’abord, il retrouva la bouille d’ange du mec qu’il avait fait chavirer pas une minute plus tôt, et à vrai dire, c’était plutôt conséquent : son portefeuille avait du tomber de sa poche quand il était tombé. Puis il tomba sur le nom : Aaron Cray. C’était un anglais, peut-être? Cisco se demanda si c’était un des nombreux touristes qui affluaient à Banchisa pendant l’été; peut-être était-il en stage avec son école, sinon? Il se dit, forcément, que peut-être qu’Aaron ne parlait pas italien, et que c’était (entre autres) pour ça qu’il s’était barré aussi vite un peu plus tôt. Reprenant un peu du poil de la bête, le streamer se releva, fourrant le porte-feuille dans une des poches de son hoodie noir et gris avant de se lancer à la recherche du dit Aaron. Ses grandes jambes, heureusement, le portèrent bien vite vers la ruelle où Aaron s’était enfourné, et il le rattrapa, un peu pantois quand même.


«H-hey» fit-il en laissant une de ses mains l’attraper par l’épaule «Your wallet»
*Ton porte-feuille


@Aaron Cray J'AI VAINCU o/
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Ven 14 Mai - 16:02

Pour marquer la fin de son jour de repos, Aaron avait décidé de faire son activité préférée : la lessive ! Rien que cette perspective de porter des vêtements qui sentaient bon avait réussi à lui tirer un sourire jusqu’aux oreilles dès son réveil ! Il fallait dire que le chaton ne roulait clairement pas sur l’or, en témoignait le logement assez miteux dans lequel il vivait, sans compter le peu d’affaires personnelles qui s’y trouvaient : un matelas à même le sol, un petit frigo et… C’était à peu près tout ! L’Anglais n’avait jamais été quelqu’un de très matérialiste et, quand il était arrivé à Banchisa pour prendre son tout nouveau départ, il était littéralement arrivé les mains dans les poches ! Parce que quitte à prendre un nouveau départ, Aaron avait voulu faire les choses en grand (il est un brin excessif ce personnage que voulez-vous), se contentant de ce qu’il avait sur le dos pour écrire cette nouvelle page. Et dès son arrivée, les finances n’étant pas forcément au rendez-vous, il avait donc établi un ordre de priorité : un matelas, un frigo et quelques vêtements ! Le reste viendrait plus tard, lorsqu’il aurait suffisamment économisé pour se faire plaisir.

Alors voilà, puisqu’Aaron n’avait que peu de vêtements et pas de machine à laver dans son appartement, il lui fallait chaque semaine se rendre à la laverie du coin pour faire sa lessive. À la fin de la journée, alors que la nuit commençait déjà à tomber, le chaton s’était donc empressé de s’y rendre avec le sourire, chantonnant alors qu’il attendait patiemment que sa machine se termine, son regard sombre braqué sur le tambour qui tournait à toute vitesse à mesure que le cycle approchait de sa fin. Quand la sonnerie retentit, Aaron se dépêcha de tout faire glisser dans un sèche-linge, puis il attendit de nouveau, son sac à dos prêt à récupérer tous ses vêtements propres. D’ailleurs, une fois secs, le chaton prit quelques secondes pour plonger son visage dans une boule d’habits qu’il sortit de la machine, inspirant profondément et avec un immense sourire cette douce odeur de lessive. Non, vraiment, c’était l’odeur la plus merveilleuse du monde, il ne s’en lasserait jamais ! Et il avait bien envie de se changer dès maintenant, dans la laverie, histoire de pouvoir continuer à en profiter sur le trajet du retour jusqu’à son appartement !

Tout guilleret avec ses habits propres dans son sac à dos, donc, le chaton trottina avec le sourire aux lèvres sur les trottoirs qui menaient jusqu’à chez lui, faisant même un petit détour dans une supérette du quartier Pietra afin de racheter un peu de lessive et un pot de ramens pour son dîner. Ses achats effectués, le chaton les rangea dans son sac à dos, salivant d’avance à l’idée de savourer son repas du soir dans une merveilleuse odeur de lessive ! Ses doigts tenaient encore son portefeuille ouvert devant lui, son regard découvrant alors avec une pointe de déception que sa monnaie arrivait à son terme… Bon, il n’aurait plus qu’à attendre sa paie pour pouvoir remplir son frigo ! Tant pis, en attendant, il se contenterait d’autres pots de ramens ! Ce n’était pas si grave, c’était plutôt bon et-

« Humpf ! »

Le chaton, bien trop occupé à regarder la monnaie qu’il lui restait, n’avait pas vu l’obstacle immense qui s’était dressé devant lui et se le prit donc de plein fouet. Le choc l’envoya même valser en arrière, le faisant lourdement tomber sur ses fesses, des larmes embrumant aussitôt ses yeux sombres à cause de la douleur vive qui lui avait coupé le souffle. Bouh… Ca faisait trop mal… Il n’avait que la peau sur les os et la chute n’avait donc pas du tout été amortie par ses petites fesses trop maigres !

« C-Ce n’est r- »

Aaron se figea en croisant le regard de l’obstacle qui s’était dressé devant lui, obstacle qui n’était autre qu’un homme… BEAUCOUP TROP FLIPPANT ! Le chaton resta immobile, commençant presque à trembler alors que son teint blêmissait à vue d’œil. Des yeux gris, des cheveux bleus tout emmêlés, ses mains étaient sales, il ne sentait pas très bon et son visage… On aurait dit un monstre tout droit sorti de la forêt ! Est-ce que c’était le rôdeur qui traînait au pied de l’Etna ?! C’était lui hein, forcément ! Avec le karma pourri qu’avait Aaron, il ne pouvait pas en être autrement ! Ce type allait le kidnapper, le séquestrer et il allait l’enterrer vivant dans la forêt ! Et il cultiverait des légumes sur sa tombe parce qu’il serait un super bon engrais !

Les pires scénarios défilaient dans la tête d’Aaron qui ne demanda pas son reste, profitant d’un moment d’inattention de la part du yéti de la forêt pour se carapater aussi vite qu’il le pouvait ! Le chaton n’avait rien de vaillant, c’était même le pire peureux de la planète ! Et cette frousse qu’il ressentait presque constamment lui avait permis de devenir ultra rapide quand il s’agissait de courir ! Serrant les bretelles de son sac à dos tellement fort qu’il sentait le cuir endolorir la paume de ses mains, Aaron courut donc à toute vitesse. Mais c’était que le chaton, en plus d’être peureux, n’était pas franchement malin ! Au lieu de prendre à droite, puis à gauche, histoire de semer le monstre, il s’était contenté d’aller tout droit et de simplement tourner à un moment pour se cacher derrière une poubelle. Son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine, ses yeux étaient exorbités, restant à l’affût du moindre mouvement tel une bête traquée, et son souffle était bruyant tant il avait du mal à le reprendre.

Et forcément, le talent d’Aaron pour la dissimulation était tel que son « agresseur » ne mit pas longtemps à le retrouver. Accroupi derrière une poubelle, les mains toujours serrées sur les bretelles de son sac, le chaton était face au mur. Si lui ne voyait pas la menace, la menace ne pouvait pas le voir, c’était une logique parfaitement implacable ! Sauf que… Bah non. On voyait son gros sac à dos qui dépassait et son souffle était tellement bruyant qu’on pouvait presque l’entendre depuis la rue principale. Et comme le chaton faisait beaucoup de bruit et qu’il s’était enfermé dans sa bulle pour essayer de se calmer, il n’entendit pas que le monstre s’approchait, sursautant vivement quand il sentit un contact sur son épaule, contact que le chaton assimila aussitôt à des doigts qui se serraient pour l’empêcher de fuir. En plus de son sursaut, il eut un violent hoquet de surprise, son visage se tournant au ralenti vers la personne qui venait de l’attraper et… Qu- ! Du sang ?! Il y avait du sang sur ses habits ! Aaron eut presque l’impression qu’il allait tourner de l’œil, mais il fit preuve d’un semblant de bravoure en remontant son regard jusqu’à croiser de nouveau celui du monstre qui l’avait fait tomber à la renverse quelques instants plus tôt. Naooooon ! Il avait réussi à le retrouver ! Il allait le mangeeeer ! Aaron était mort de trouille et il commençait même à pleurer en se sentant complètement pris au piège. Et qu’est-ce qu’il lui racontait ce yéti de la forêt ? Son portefeuille ? Il voulait en plus lui voler son argent ?! Quel horrible monstre !

« NOOOOON ! Je suis pauvre, laissez-moi ! Je ne serai jamais un bon engrais en plus ! Vous feriez mieux de trouver quelqu’un d’autre ! Pitiééééé, ne me volez pas mon argeeeeent ! »

Et forcément, à force de hurler comme ça, quelques passants s’étaient arrêtés pour regarder la scène étrange qui se déroulait devant leurs yeux. Les chuchotements des badauds semblèrent attirer l’attention du monstre pendant quelques secondes, Aaron en profitant alors pour prendre une nouvelle fois ses jambes à son cou. Il s’esquiva avec le talent d’une anguille de la main qui était toujours posée sur son épaule et parvint même à fendre la masse de curieux sans bousculer personne. Cette fois, il ne s’arrêterait pas ! Il allait courir jusqu’à être chez lui, en sécurité !
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Mer 19 Mai - 20:14



C'est pas ma faute, je vous le jure!

(ouais ouais, c'est ça)  
[Click!♫♪] Don't stand so close to me - The Police
le 9 mai 2021
«Oui bonjour, je parle bien à Aaron Cray?» fit une voix féminine et douce à l’autre bout du combiné . «Oui, je suis Gianna Russo du poste de police de votre quartier. Oui, c’est ça. On vous appelle parce qu’on a retrouvé un portefeuille et il y avait vos cartes d’identité dedans. Oui, bien sûr, vous pouvez venir le chercher dès que vous pouvez, ce soir même, oui, nous sommes ouverts sur 24h, vous n’avez qu’à demander à parler à l’inspecteur Romano. Il est en train de parler au suspect, je vous assure que nous prenons la situation au sérieux. Voici nos coordonnées…»

Assis sur une chaise beaucoup trop petite pour ses longues pattes, et très inconfortable de surcroît, Cisco soupirait intérieurement à tout va : ça ne se pouvait pas, avoir cette malchance! Ses cheveux, qui avaient grand besoin d’être lavés, le démangeait, mais c’est que voyez, c’est difficile de se gratter l’arrière du crâne quand vous avez des menottes aux mains. Il aurait bien protesté -après tout il n’était pas dangereux, et il n’avait même pas commis de crime! Mais il se doutait bien que se faisant il risquerait surtout d’aggraver son cas, aussi souffrait-il silencieusement, ses yeux tristes et sombres passant de l’inspecteur de police au bureau duquel il avait été posé à la paperasse qu’il était en train de remplir dans son ordinateur. À chaque fois que quelqu’un passait devant le bureau, Francisco se voyait obligé de se dandiner sur sa petite chaise, histoire de replier ses jambes pour qu’on puisse passer sans se prendre une jambette. D’un œil peu avenant, les autres inspecteurs du poste ainsi que les mamies qui venaient se plaindre des voisins trop bruyants le détaillaient de la tête au pied, comme si son apparence à elle seule pouvait être une preuve suffisante du crime dont on l’accusait. Après, la situation ne tournait certes pas à son avantage!

À peu près une heure plus tôt, il avait malencontreusement heurté un pauvre type, lui il avait perdu son portefeuille, et quand il le lui avait rapporté, tel le citoyen model qu’il était (ça c’était ce le mot qu’il avait utilisé avec l’inspecteur, qui n’avait pas trouvé ça très convainquant), mais qu’il s’était mépris et s’était mis à piailler bien fort, ce qui avait malencontreusement alerté un policier qui faisait la circulation juste à côté. Le temps qu’il se tourne la tête, le cœur battant à tout rompre parce qu’il savait n’avoir aucune chance de s’en sortir, l’autre avait déguerpi… sans son foutu portefeuille! Nah mais oh! Il avait bien tenté de filer dans le sens inverse, mais y’avait pas fallu plus de trois battements de paupières pour qu’on le cafte au policier qui passait, et la suite vous la connaissez : on avait trouvé le dit portefeuille sur lui, on l’avait menotté, et en prime il avait eu l’excellent (not) plaisir de faire un petit tour à l’arrière de la voiture de police jusqu’au commissariat, où on l’avait planté sur un coin de bureau, jugeant qu’il n’avait quand même commis qu’une infraction mineure.

La vérité c’est qu’on l’avait clairement mépris pour un pauvre sans-abris, et Cisco, bien que très chanceux dans ce domaine, connaissait cette vie-là. Ça ne faisait pas si longtemps, même, qu’il était sans travail, sans le sous, sans accès à des docteurs, sans domicile fixe : toute la panoplie, quoi. La vérité c’était qu’en ce moment, il avait la trouille; s’il se faisait passer pour un SDF il se retrouverait certainement soit en cellule ou en maison pour la nuit, et il avait vraiment envie de poser ses fesses dans son lit. Sauf que pour retourner chez-lui, il fallait donner son nom pour que le policier finisse son fichu rapport, et si le prospect d’avoir un vol ajouté à son casier judiciaire auparavant non-existant n’était pas tentante, son hésitation était ailleurs. Il avait peur qu’on le retrouve. Il était un adulte, là, certes, et on ne pouvait pas en toute bonne conscience le forcer à retourner vivre avec ses parents, ou même à leur parler, mais c’était qu’on lui poserait des questions! Et si on les contactaient? Ça faisait un moment que l’envie de les contacter le démangeait, mais il voulait le faire de son plein gré, quand il le choisira. On lui avait demandé s’il voulait appeler quelqu’un qui paierait sa caution pour la nuit, mais ça revenait au même problème, puis après, il voulait pas inquiéter ses ami.e.s avec des sottises pareilles.

Alors il restait le cul assis sur sa chaise en plastique pas confortable, muet devant la plupart des questions qu’on lui posait, répétant ici et là que non, il n’avait pas volé le portefeuille, que oui, il essayait simplement de retourner le portefeuille au mec, et que non, il n’avait pas de carte d’identité avec lui, et que oui oui, il ne se souvenait momentanément plus de son nom, son numéro de téléphone, le numéro de téléphone de n’importe qui d’autre, ni de son adresse de résidence. Ça énervait quand même grandement l’inspecteur, qui manifestement se disait que s’il ne voulait pas coopérer il pourrait toujours le garder indéfiniment pour obstruction de la justice. Cisco demanda la permission de prendre sa bouteille d’eau dans son sac à dos, ce qu’on ne lui accorda pas, histoire de le faire chier, mais ça alluma une ampoule au-dessus de la tête de mec, qui se décida enfin à en inspecter le contenu.

Cisco, devenu livide alors qu’il comprenait ce qu’il était en train de faire, resta silencieux alors qu’il plongeait la main dans la petite pochette qui contenait son cellulaire aux piles mortes. Sauf que voilà; c’était un cellulaire tout ce qui avait de standard, et comme de rien était, l’inspecteur le posa devant lui sur son bureau et y brancha son propre fil de recharge. Une petite image de batterie apparue brièvement sur l’écran, indiquant que le tout fonctionnait, au grand dam du streamer.

«Ah, enfin, on fait du progrès. Tu vas me dire ton nom là, où on attends que je j’appelle tout le monde sur ta liste de numéro pour confirmer ton identité?»

Un ultime soupire passa les lèvres de Cisco, qui était en train de peser le pour et le contre. Autant en finir le plus tôt possible…

Le commissariat était très vide; c’est qu’on avait plus le personnel de jour à cette heure, et il n’était pas encore tout à fait assez tard pour que l’effervescence de la sortie des bars cause un affut de circulation, si on peut le dire ainsi. Alors lorsqu’il entendit une petite voix de chaton demander pour l’inspecteur Romano, le clown assis juste à côté de lui, le cerveau de Cisco se mit à rouler à cent milles à l’heure. Les battements de son cœur se firent effrénés : dans sa malchance, il avait un peu de chance, quand même. Fallait qu’il trouve moyen, et de manière efficace, de prouver qu’il était innocent et n’avait commis aucun crime, et s’il était fûté il arriverait à convaincre la prétendue victime, à défaut de convaincre la loi et ses représentants. Essayant sans trop de succès de se faire petit alors que l’inspecteur lui jetait un regard noir, Cisco attendit que le policier ait sorti le portefeuille pour le tendre au brun, évitant de sourire parce qu’il savait que ça n’allait mettre personne en confiance.


«Hey» fit-il en se répétant avec insistance, ses yeux passant d’Aaron au portefeuille d’un regard soutenu. «Your Wallet*».
*Ton portefeuille

S’il avait crû en la miséricorde de Dieu, Cisco se serait mis à prier pour que l’autre réalise ce qui s’était passé. Pourquoi il aurait essayé de l’arrêter pour lui voler son portefeuille, s’il l’avait déjà en sa possession? Restait qu’à espérer qu’il était aussi intelligent que mignon et que ses neurones allaient se connecter, parce que franchement il n’aimait pas trop la police de base, alors vous imaginez bien qu’en ce moment il aurait préféré être pas mal n’importe où, sauf ici.


VOILÀ! Grosse tournure inatendue, n'est-ce pas? XD
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Ven 21 Mai - 17:18

Aaron avait détalé à toute vitesse après avoir hurlé, craignant que le yéti des forêts ne le rattrape et lui fasse subir son courroux impitoyable ! Il était rapidement arrivé chez lui, complètement essoufflé, et s’était laissé lourdement tomber contre la porte après avoir fermé à double tour son abri anti-monstres (même si, en vérité, un simple coup de pied aurait pu en venir à bout). Il avait eu la peur de sa vie ! On avait essayé de le manger ET on avait essayé de lui voler son portefeuille ! C’était incroyable la poisse qu’il pouvait avoir parfois ! Et puis, de toute façon, comment les gens, et même les yétis des bois, pouvaient-ils croire une seule seconde en le voyant qu’il avait de l’argent ?! C’était marqué sur son visage que ce n’était qu’un pauvre petit serveur !

Reprenant doucement son souffle et ses esprits, Aaron finit par se redresser sur ses genoux pour jeter un coup d’œil par le trou de la serrure. Ouf ! Il n’avait pas été suivi ! Il était sauvé ! Le chaton rampa donc à quatre pattes jusqu’au matelas qui gisait sur le sol (il n’avait pas encore eu l’occasion de s’acheter le lit pour aller avec), puis il s’empressa de vider son sac de linge propre pour s’enrouler une serviette de toilette qui sentait bon la lessive autour de la tête, allant ensuite vite se cacher sous sa couette. Aaaah… Voilà, maintenant, il ne craignait plus rien ! Parce que tout le monde savait que le pouvoir du linge propre était plus puissant que tout ce qui existait de mauvais dans cet univers !

Épuisé par tant d’émotions, Aaron s’endormit presque aussitôt et lourdement, jusqu’à se faire tirer de son sommeil par son téléphone qui ne semblait plus vouloir s’arrêter de sonner. Qui ça pouvait bien être à une heure pareille ? Surtout qu’à part quelques amis en Angleterre et ses collègues ici, à Banchisa, le chaton ne se rappelait pas avoir donné son numéro à qui que ce soit. C’était un appel masqué en plus !

« NON ! C’est le yéti ! Il m’a retrouvé ! »

Lâchant aussitôt son téléphone dans un cri tout sauf viril, Aaron resta à le fixer jusqu’à ce qu’il s’arrête, poussant un profond soupir de soulagement lorsque l’écran s’éteignit enfin. Soulagement qui ne dura que quelques secondes puisque la mélodie d’appel se fit entendre à nouveau ! Le chaton finit par craquer et décida de répondre.

« Qu-Qu’est-ce que vous me voulez à la fin ?! J-Je vous ai déjà dit que j’étais- Hein ? »

C’était la police ? Pourquoi ? Est-ce qu’il avait fait une bêtise ? Est-ce qu’on allait l’arrêter ? Le mettre en prison ? Aaron devint affreusement livide à cette pensée, n’ayant pas oublié tous ces séjours qu’il avait passés au commissariat de Londres quand il avait été au plus bas à cause de ses addictions.

« Mon portefeuille ? M-Mais… Je ne l’ai pas perdu pourtant… »

Ah… Bah si en fait… Aaron s’était empressé de fouiller dans son sac et dans les poches de son jean, avant de constater qu’effectivement, son portefeuille avait disparu. Et on interrogeait le suspect ?! Ça voulait dire que le pauvre inspecteur était vraiment en train de faire face à ce yéti terrifiant ? Quel courage ! Aaron hésita donc quelques secondes, se demandant si c’était vraiment une bonne idée d’aller récupérer son bien avec le monstre dans les parages mais… Il aurait besoin de son argent le lendemain pour aller faire des courses alors… Il n’avait pas vraiment le choix !

Quittant à regret son abri en sortant de sous sa couette et se défaisant de sa serviette de toilette, Aaron se redressa et fixa la porte. Allez, un peu de courage ! Il allait dans un commissariat, rien ne pourrait donc lui arriver ! Le chaton inspira alors profondément et ressortit d’un pas faussement décidé vers sa nouvelle destination.

Une fois dans le bâtiment, Aaron repassa en mode bête traquée, recroquevillé sur lui-même et son regard sombre scrutant le moindre recoin ou mouvement qu’il captait, prêt à hurler et à courir si quelque chose d’effrayant s’approchait. Il s’avança alors timidement vers l’accueil et essaya d’expliquer sa situation.

« B-Bonsoir, j-je… Je viens chercher mon portefeuille, o-on m’a demandé de dire que je devais parler avec hum… L-L’inspecteur Romano… »

Aaron avait les genoux en-dedans, le cou presque enfoncé dans ses épaules et une main qui frottait nerveusement son autre bras. Il n’y avait pas besoin d’être sur-intelligent pour comprendre que le chaton était tout sauf à l’aise de se retrouver dans un tel endroit ! La demoiselle de l’accueil se fit pourtant rassurante et lui indiqua le fameux inspecteur qui… AAAAAH ! LE YÉTI ÉTAIT LÀ ! Instinctivement, le brun fit un pas en arrière, s’apprêtant à détaler, mais comme il sentait le regard insistant de la dame de l’accueil, il se fit violence et s’approcha timidement du fameux bureau, tendant une main tremblante vers l’inspecteur.

« J-Je viens récupérer m-mon portefeuille… J-Je suis Aaron Cray… »

Et alors que ses doigts se posaient sur son bien, le chaton se crispa en entendant une voix s’élever près de lui. Il mit plusieurs secondes à tourner la tête vers le fameux Yéti, croisant son regard, avant de se figer encore plus. Des menottes… Aaron récupéra son portefeuille et se frotta instinctivement le poignet en se remémorant la sensation désagréable que c’était d’en porter. Il ouvrit ensuite son précieux et regarda à l’intérieur, constatant qu’il ne manquait pas un centime ! Ouf !

Aaron retrouva alors son sourire, mais au moment où il s’apprêtait à remercier l’inspecteur pour vite filer, son regard se posa à nouveau sur celui à la fois triste et plein d’espoir du yéti. Le pauvre quand même…

« E-Euh… E-Est-ce que vous allez le mettre en prison ? J-Je… Vous savez, j-je n’avais même pas vu que j’avais perdu mon portefeuille et- »

AH ! Illumination ! C’était comme si, subitement, les neurones d’Aaron venaient de se connecter ! Ce yéti… Il était tombé en lui fonçant dedans, mais quand il avait voulu s’enfuir parce qu’il avait eu peur, le géant l’avait pourchassé en insistant sur son « portefeuille »… Est-ce que c’était parce qu’il voulait le lui rendre et non pas le lui voler ?

« H-Hum… E-En fait, j-je crois qu’il y a un malentendu… J-J’ai eu peur, m-mais je crois qu’il voulait juste me rendre mon portefeuille, i-il… Il ne me l’a pas volé… »

Aaron lança un regard sincèrement désolé au yéti qui, même s’il faisait toujours un peu peur, n’était, au final, pas si effrayant que ça. Le chaton s’en voulait un peu de l’avoir mis dans ce sacré pétrin, faisant une nouvelle fixette sur les menottes, avant de redresser un visage hyper sérieux et déterminé vers l’inspecteur.

« Vous devez le libérer ! C’est un gentil yéti ! »

L’incompréhension se lut aussitôt dans le regard de l’inspecteur qui resta quelques secondes sans rien dire, avant de se demander ce qu’il se passait dans ce fichu commissariat. La seule raison logique qu’il trouva à cette situation fut que les deux hommes se connaissaient, qu’ils avaient un peu trop bu et que les malentendus n’avaient fait que se succéder. On libéra alors le yéti et on lui rendit toutes ses affaires, sous le regard toujours aussi désolé d’Aaron, qui attendit qu’ils soient tous les deux sortis pour lever la tête vers le géant.

« Désolé… Vous avez failli aller en prison à cause de moi… Vous ne vouliez pas me voler mon portefeuille alors ? Ah ! Vous parlez italien au moins ? »

Non, parce que bon, « wallet » n’était pas vraiment le bon terme en italien pour désigner un portefeuille quand on y faisait attention ! C’était peut-être un étranger en voyage en réalité !
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Dim 23 Mai - 4:35



Il était une fois un chaton et un yéti

Un compte de fées qui ne finit même pas bien  
[Click!♫♪] J'entends le yéti yodler
le 9 mai 2021
« E-Euh… E-Est-ce que vous allez le mettre en prison ? J-Je… Vous savez, j-je n’avais même pas vu que j’avais perdu mon portefeuille et- »

Ça lui faisait un peu étrange de constater que le chaton ne semblait pas plus à l’aise avec l’inspecteur de police qu’il ne l’était avec lui; lui avait l’habitude de faire peur à tout le monde et leur mère, mais l’autre, il avait pas l’air particulièrement intimidant ou effrayant. Pour la peine, Cisco se dit que l’autre devait être un type anxieux, tout simplement, et à quelque part juste cette possibilité lui mettait un peu de baume sur le cœur, quoiqu’il n’était pas certain que c’était assez pour lui faire oublier la dernière heure de souffrances. Tout ce qu’il voulait, c’était être chez lui, prendre une douche plus que nécessaire et s’effondrer dans son lit pour un sommeil bien mérité. Pour la peine, toutefois il tourna ses yeux gris vers le monsieur, soutenant son regard comme pour dire Mais oui m’sieur, vous allez me mettre en prison?. D’un naturel pas vraiment provocateur, sa fatigue le rendait plus insolent qu’il ne l’était vraiment en temps normal.

« H-Hum… E-En fait, j-je crois qu’il y a un malentendu… J-J’ai eu peur, m-mais je crois qu’il voulait juste me rendre mon portefeuille, i-il… Il ne me l’a pas volé… »

Francisco sursauta presque. Comme quoi, il avait bien fini par comprendre! De ses deux mains toujours menottées, il pointa le chaton anxieux et hocha de la tête avec insistance, sans toutefois décrocher son regard de celui qui était mentalement en train de vouloir disparaitre sous terre. Il résista toutefois à l’envie de faire son petit baveux, en mode mais c’est bien ce que je vous dis depuis une heure; c’était pas parce que l’autre semblait maintenant enclin à croire en son innocence qu’il était sorti de ses ennuis, ne serait-ce que parce qu’il avait refusé de donner son nom ou ses papiers d’identité. C’était pas plus mal parce que l’autre, dans son innocence (et ici on ne parle pas de pureté d’esprit…), avait ajouté une petite phrase tellement bizarre que même Cisco avait froncé des sourcils, mais heureusement pour eux l’inspecteur de police, soupesant le pour et le contre, décida qu’il avait perdu assez de temps avec cette affaire et, pressé de finir son rapport, ne posa pas plus de questions avant d’enlever les menottes de l’innocent. Cisco se redressa lentement, lourdement, ses articulations craquant dans ce même mouvement alors qu’il se frottait les poignets, un peu rouges et endoloris -quoique, pas plus que le reste de son corps, il devait l’avouer.

Sans plus de cérémonie, il tendit sa paume ouverte vers l’inspecteur, qui releva à peine la tête de son écran d’ordinateur avant de lui rendre son téléphone. Peu désireux de passer plus de temps dans le commissariat, il se dirigea ensuite vers la sortie, et s’assied lourdement sur les marches qui menaient vers la rue. La nuit était maintenant bien tombée, et il remplit ses poumons de l’air humide du printemps, sursautant lorsqu’il entendit la voix d’Aaron.


« Oui, j’suis italien d’naissance» fit-il simplement avant d’essayer de sourire, puis se ravisant en se disant que ça lui ferait probablement plus peur qu’autre chose «t’inquiète, des ennuis j’m’en trouve tout seul. De toute, t’as pas idée d’combien d’ennuis t’viens d’me sauver, là»

Un frisson lui parcouru l’échine, faisant se dresser ses cheveux sur son crâne. Dans sa tête, les pire scénarios; il aurait trouvé son nom, et probablement un vieux dossier de recherche, et à travers ça, peut-être, le nom de ses parents. Si un jour il décidait de reprendre contact avec eux, ce ne serait certainement pas pour qu’ils paient une caution pour avoir prétendument volé un portefeuille.  Et, dans sa tête, au minimum, avant de les revoir, il se serait lavé pendant la journée…

«Yéti, hein?» fit-il d’un ton amusé. «C’est la première fois qu’on me la sort, celle-là, mais j’imagine qu’aujourd’hui particulièrement, c’est à ça qu’j’dois ressembler.»

Comme pour s’excuser, il ajouta, dans un demi-mensonge :

«J’reviens d’camping… Sans faire exprès je me suis rendu à mon ancien appart’ au lieu du tout nouveau, c’est bête. Mon odeur doit faire piquer les yeux quand même»

Il posa ses yeux tristes sur la rue devant. Force était de constater qu’il était pas du tout dans le bon secteur de la ville. À cette heure le transport en commun était particulièrement difficile à trouver, et sans piles dans son téléphone, il serait forcé de faire le chemin inverse à pied, prospect qui ne l’intéressait guère puisque tous les muscles de son corps se tordaient de douleur sous sa peau. Comme pour indiquer qu’il n’était pas là la seule de ses problèmes, son estomac se mit à protester également. Il se casse le cou pour regarder Aaron, hésitant un moment avant de lui adresser la parole à nouveau.

«Il manque rien dans ton portefeuille, j’espère?» fit-il par politesse avant de continuer «d’ailleurs, tu saurais comment t’rendre sur la grosse artère la plus proche? J’suis un peu perdu là, et dans mon état j’me vois mal prendre un bus, c’qui veut dire plein d’marche à faire» finit-il dans un soupir exaspéré.



Voilà! Un bout de texte plus court de mon côté pour faire changement
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Mar 1 Juin - 14:53

Il avait fallu du temps, mais Aaron avait enfin compris ce qu’il s’était passé un peu plus tôt ! Non, ce yéti immense et sacrément vilain n’avait pas voulu lui voler son portefeuille, il avait simplement voulu le lui rendre ! Du moins, c’était la conclusion à laquelle le chaton avait fini par arriver à force de réfléchir ! Le brun s’empressa donc d’expliquer le malentendu à l’inspecteur de police, espérant de tout cœur que ses mots suffiraient pour qu’ils puissent tous les deux partir d’ici au plus vite. C’était qu’Aaron n’était pas franchement à l’aise dans ce genre d’endroits…

Une fois ses menottes retirées et ses affaires récupérées, le yéti sortit donc en compagnie du chaton, qui ne put s’empêcher de soupirer profondément une fois à l’air libre. OUF ! Il sentait toute sa tension s’envoler d’un coup ! Et maintenant qu’il allait bien mieux, Aaron s’empressa de s’excuser auprès du yéti, lui lançant un air vraiment beaucoup trop désolé en baissant la tête vu que son voisin s’était assis sur les marches. L’expression de son visage changea alors du tout au tout aux mots de l’inconnu, un grand sourire étirant ses lèvres. Chouette ! Il avait été utile à quelqu’un, c’était le meilleur compliment qu’on pouvait lui faire !

« V-Vraiment ? C’est que… Enfin… C’est quand même à cause de moi que vous avez fini ici, alors c’était normal que je vous sorte de là pour me faire pardonner ! Surtout que vous avez juste voulu être gentil avec moi ! Je… Je suis vraiment désolé d’avoir paniqué… C-C’est que… Vous sembliez vraiment avoir très faim et sortir des bois et vous aviez l’air menaçant un peu quand même… »

Le yéti sembla ensuite s’amuser de ce terme que le chaton venait de lui coller sur le front, ses mots faisant d’ailleurs se pencher doucement la tête d’Aaron sur le côté sous l’incompréhension. C’était la première fois qu’on lui disait qu’il était un yéti ? Alors… Ca voulait dire qu’il n’en était pas un ?

L’explication suivit heureusement assez rapidement et le chaton ne put s’empêcher d’ouvrir de grands yeux ronds comme des soucoupes en comprenant qu’il s’agissait d’un être humain tout à fait normal en réalité ! Il avait juste fait du camping quelques jours ! Et voilà qu’Aaron plaquait ses mains contre sa bouche alors que ses joues se teintaient de rouge. Mince, c’était sacrément la honte de l’avoir confondu avec un yéti… C’était même carrément méchant en fait ! Il en avait presque les larmes aux yeux tellement il se sentait mal !

« N-Non… J-Je suis vraiment désolé de vous avoir confondu avec un yéti… C’est vraiment méchant de ma part, surtout qu’en fait, bah… J’en ai jamais vraiment vu de yéti, donc si ça se trouve, vous ne ressemblez même pas à l’un d’eux ! Je suis sincèrement désolé ! Vraiment, vraiment, vraiment ! »

Aaron en était presque à se prosterner devant le pas-yéti pour appuyer ses dires, espérant de toutes ses forces qu’il lui pardonnerait. Le pire, c’était qu’il avait vraiment une apparence on ne peut plus effrayante, mais qu’il avait l’air tout ce qu’il avait de plus gentil ! N’avait-on pas rabâché au chaton qu’il ne fallait pas se fier à la première impression et ne pas juger selon les apparences ? Quel garçon mal élevé il faisait…

Se morfondant intérieurement tout en reniflant bruyamment pour essayer de contenir ces larmes et cette morve qui menaçaient de couler, Aaron fut tiré de ses pensées par un bruit sourd qu’il ne connaissait que trop bien : celui d’un estomac affamé ! Le chaton secoua alors vivement sa tête de gauche à droite, prenant soudainement un air on ne peut plus sérieux.

« Non, tout y est ! Il n’y avait pas grand-chose dedans de toute façon et… H-Hum, j-je… Est-ce que vous croyez que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner pour tous les malheurs que je vous ai causés ? Je… Je n’habite pas très loin d’ici et comme vous semblez avoir faim, je… Peut-être que je pourrais vous offrir à manger ? S’il vous plaît… »

Et hop, le regard qui brille et la petite moue qui allaient bien pour faire craquer l’inconnu et l’obliger à accepter sa proposition ! D’ailleurs, en parlant d’inconnu…

« Ah, mais au fait ! Comment est-ce que vous vous appelez Monsieur le pas-yéti ? M-Moi c’est Aaron ! »

Si le géant acceptait, ils n’auraient donc plus qu’à entamer leur marche en direction de l’appartement du chaton ! Et si jamais il ne voulait pas… Non, vraiment, qui pourrait réussir à dire non à une bouille pareille ? C’était impossible !
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Mer 2 Juin - 16:58



Jamais deux Sans trois

... ou quatre  
[Click!♫♪] Going Home
le 9 mai 2021

Francisco s’étouffa dans un rire silencieux. Manifestement Aaron c’était un verbomoteur, et ça ne lui déplaisait pas du tout. Il était parfaitement au courant de la situation dans laquelle il était; qu’on s’était mépris sur un geste qui semblait parfaitement innocent, qu’on avait prit peur, qu’on avait assumé, à cause de sa tête, qu’il était une mauvaise personne. Mais lui, ce qu’il voyait, c’était plutôt qu’on l’avait sorti de son pétrin, mais aussi que c’était sa faute parce qu’il avait essayé de se transformer en arbre pour deux jours. Puis ça le touchait qu’Aaron mentionne qu’il voulait juste l’aider, parce qu’au fond c’était criant de vérité, mais que l’être humain a souvent du mal à accepter ses erreurs. Un autre ne se serait probablement pas posé plus de questions qu’il ne fallait, et serait reparti avec son portefeuille sans demander son reste. C’est donc sans grande surprise que tout de suite, Cisco décida qu’il l’aimait bien, ce chaton. Avec un peu de chance, ils se recroiseraient un jour!

«T’es pas l’premier à paniquer, et tu seras certes pas l’dernier» fit-il dans un faible sourire «Puis après t’as ben raison, j’suis affamé. Mais je mange pas les humains… ‘fin sauf les raies*»
*C’est une expression québécoise, ici on dira en algherois, qui est péjorative / grossière et littéralement veut dire de te mettre la face dans la craque de fesse de quelqu’un. Ici Cisco fait un mauvais jeu de mots parce qu’il est gay, tsais…

Cisco, vraiment, mais vraiment fatigué, ne réalisa même pas la grossièreté qu’il venait de prononcer. Plutôt, dans sa tête, c’était une blague légère, un jeu de mot comme un autre. Il ne tiqua même pas, il ne ri même pas. Heureusement, peut-être, pour lui et Aaron, il s’agissait d’une expression purement algherois, et avec un peu de chance le chaton ne comprendrait simplement pas de quoi il parlait. Il leva de la tête pour poser ses yeux gris sur le presque inconnu. Il avait l’air plutôt normal; un peu petit, peut-être, mais comme lui était un demi-géant, la plupart des gens passaient pour lui comme petit, alors c’était difficile de dire s’il l’était vraiment ou s’il était de grandeur normale. Les cheveux bruns, les yeux marrons, une toute petite couette de cheveux qui étaient teints avec du rouge, seule vraie touche de fantaisie dans son apparence physique, en tout aux goûts de Cisco qui est, on se l’avoue, pas mal excentrique. Il portait un t-shirt tout simple, des jeans, bref, à le regarder, c’était pas évident de se faire une idée de qui il était. De toute manière, c’était mieux de ne pas juger quelqu’un seulement sur son apparence, il ne le savait que trop.

Le chaton, alors que lui riait, penchait la tête sur le côté, un mouvement qu’il reconnaissait personnellement comme trouvant sa source dans les anime. Il prit donc une note mentale; peut-être que s’ils avaient à discuter un peu plus, ils pourraient aborder le sujet! Il se demandait quel genre de séries le brun regardaient, s’il jouait aux jeux vidéo, aussi. C’était donc là, on s’en rend compte, le vrai pouvoir d’Aaron, celui de pousser les gens, en tout cas le streamer, à en apprendre plus sur lui. Quelles étaient ses céréales préférées? Avait-il des chaussettes de couleur? Est-ce qu’il chantait sous la douche?

On se le répète encore une fois : Cisco était fatigué, très fatigué. Ça affectait clairement le fil de ses pensées.

En voyant la réaction extrême, si non pas très dramatique, d’Aaron, alors qu’il semblait finir par capter que Cisco était bel et bien un humain, ce dernier ouvrit la bouche en grand sous la consternation. Déjà, il se trouva mal à l’aise, non pas parce que le chaton avait fait quelque chose de mal, mais plutôt parce qu’il avait l’air d’abriter une grande détresse, et le demi-géant était dans l’envie de lui faire un câlin, de chuchoter des ‘shh shh’ en lui gratouillant les cheveux, mais en vrai, ça ne se faisait pas trop là, ils étaient des inconnus (et qui plus est, il puait). Pendant un moment malaisant, Cisco resta donc sans bouger, la bouche entre-ouverte et les yeux hagards, son cerveau fonctionnant vraiment au ralenti alors qu’il cherchait quelque chose d’encourageant à dire à Aaron.

J’ai l’habitude…

Non, pour le coup, ça ne le faisait pas trop. D’un parce qu’il venait de dire que c’était sa première fois à être un yéti, mais aussi parce que ça sonnait vraiment plus comme un problème que comme un encouragement. Autant dire : y’a plein de gens qui se méprennent, et tu es juste tombé dans le panneau comme les autres. Et s’il lui disait que c’était de l’eau sous le pont? Qu’ils pouvaient se concentrer vers le futur plutôt que de s’attarder aux erreurs du passé? Mais c’était dire qu’il leur voyait un futur, un futur qui n’allait pas s’arrêter une fois les marches du commissariat toutes descendues. Alors, bête comme il était, il arqua son dos, tendit ses bras vers le ciel en recourbant ses mains tel des serres et, avec un sourire tout à fait niait, fît un rugissement qui se voulait ressembler un cri de yéti. Il se remit en place, plissant un peu des yeux, comme satisfait.

«Maintenant qu’j’y penses, c’est vrai que je suis pas très loin du yéti. Peut-être que je pourrai faire fortune au cinéma»

Il se gratta l’arrière de la tête, presque gêné de s’attarder sur le sujet.

«T’inquiètes. T’avais pas de mauvaises intentions, alors j’suis pas fâché. Tes excuses sont toutes acceptées.»

Il avait bien envie de dire que les excuses n’étaient pas nécessaires -mais elles semblent l’être pour Aaron, alors il préférait ne pas le mentionner. Il était mignon, quand même, à se confondre en excuses comme ça, même si son insistance, en ce moment, l’inquiétait un peu. Il devait être un grand sensible, ce mec. L’entendant renifler, tel une maman couveuse, Cisco plongea la main dans son sac à dos et en ressortit un petit paquet de mouchoirs dans une enveloppe de plastique, quoique cette description simpliste n’expliquait que très peu ce dont il s’agissait. Pour commencer, l’enveloppe de plastique n’était pas celle, recyclable, où l’on fourrerait 20 plis de mouchoirs qu’on vendrait le triple du prix habituel, juste parce qu’ils sont dans un contenant plus transportable. Non, carrément, le streamer se promenait un peu partout avec ses mouchoirs dans un sac refermable. Ça faisait un peu plus trash, un genre de porte-mouchoirs en DIY. L’autre particularité -la plus importante- c’était que ses mouchoirs, question d’écologie, étaient en fait en tissus lavable.

Donc pour simplifier, pour la peine, Cisco était en train de tendre un rectangle de tissus doux à Aaron pour qu’il puisse s’y essuyer le nez. Lorsque le chaton lui proposa de lui faire à manger, toutes ls fibres du corps du streamer lui dirent de refuser. Parce qu’il ne le connaissait pas, parce qu’il voulait prendre une douche, parce qu’il était trop fatigué pour faire le chemin vers son appart, attendre la bouffe, manger, puis revenir chez lui. Le plus problématique, avouons-le, c’était la question de la douche, qui lui manquait cruellement. Mais son estomac, qui se plaisait bien à être volubile, lui laissait très peu de choix quant au refus; lui qui espérait pouvoir revoir Aaron un jour, une fois qu’il aurait prit sa douche, son bain, et qu’il se soit jeté dans la rivière, s’aurait été plus que malpoli de lui sortir une mauvaise excuse sur le fait qu’il n’avait pas si faim que ça.

Pui après, les doux yeux d’Aaron le suppliaient d’accepter, et ça vint tirer sur les ficelles qui faisaient battre son cœur. Alors il hocha docilement de la tête, rejoignant son regard en rougissant violemment en voyant que le chaton, lui aussi, rougissait à vue d’œil. Quelle paire ils faisaient! Heureusement, l’autre se remis à parler, lui donnant l’occasion de penser à autre chose.

«Oui, j’avais vu ton nom quand j’ai trouvé ton portefeuille. ‘fin bon désolé, j’ai regardé dedans… je voulais juste m’assurer que c’était le tiens et-»

Il s’arrêta. Il se doutait que s’il continuait sur le sujet, il recevrait encore des excuses, aussi passa-t-il à autre chose.

«Moi c’Cisco. Francisco, en fait»

Alors qu’il disait cela, son regard passa du brun au commissariat derrière. C’était fou comme c’était facile de donner son nom à un parfait inconnu, mais pas à un officier de police…

«T’habites dans quel coin?» demanda-t-il en descendant les dernières marches du commissariat deux par deux.

Il se tenait d’une drôle de manière; il marchait devant Aaron, mais en faisant continuellement des torsions vers le chaton afin de s’assurer qu’ils s’en allaient au bon endroit. Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils repassent devant le marché où ils s’étaient croisés la première fois, puis devant la laverie. Si la soirée était chaude, il n’y avait toutefois pas encore grand-monde de dehors aussi tard, ne serait-ce que parce que les terrasse n’étaient pas ouvertes. Il entendait des vrombissements dans ses oreilles, mais outre ça il n’entendait que la voix d’Aaron, qui remplissait tout l’espace et son attention en parlant de tout, absolument tout. Cisco ne pouvait s’empêcher de sourire, quelque chose qui aurait pu souligner un moment doux, s’il n’était du fait que son sourire semblait carnassier.

Quelque chose clochait, toutefois, et Francisco ne savait pas tout à fait comment expliquer cette sensation pourtant évidente pour lui. Dans leur trajet, qui n’était pourtant pas si long, tout leur était arrivé; quelqu’un avait lavé son bolide plus tôt dans la soirée, et ça avait créé un trou d’eau savonneuse. Alors qu’ils passaient à côté, une personne en scooter était passé pile poil dans la flaque, les aspergeant violement. Sale et fatigué, Cisco pouvait maintenant ajouter à son inconfort le fait d’être détrempé! Aaron n’était pas en reste, d’ailleurs, et devrait possiblement se changer une fois arriver chez lui, un luxe que le bleu ne pouvait certes pas s’offrir. Ils n’eurent d’ailleurs pas longtemps après une horrible frousse, alors qu’un automobiliste se décida de sortir de son stationnement à reculons sans attendre qu’ils aient finis de traverser sur le trottoir. S’ils ne furent pas blessés, au minimum le rythme cardiaque de Cisco grimpa exponentiellement alors qu’il sentit le bumper de l’auto se poser sur sa hanche.

Plus loin, ils entendirent le feulement de quelques chats, qui devaient se battre pour des restants de repas; leur querelle les poussa à se courir après hors de leur ruelle, jusqu’à leur position. Pensant qu’ils feraient de bons meat shields, l’un d’eux grimpa sur Aaron, le griffant et le mordant au passage alors qu’il grimpait pour se poser sur son dos, et l’autre chat se mêla dans les grandes pattes de Francisco, qui perdit à nouveau l’équilibre, ajoutant à ses blessures aux genoux et aux paumes de ses mains. C’est donc avec un soulagement perceptible qu’ils arrivèrent à la porte de l’appartement du chaton, fatigués, blessés, terrifiés. Lui n’avait qu’une envie; entrer dans la sécurité de l’appartement, oublier tout ce qui existait à l’extérieur, et surtout poser ses fesses sur quelque chose de confortable. Laisser Aaron lui préparer un bon repas. En vrai, Cisco aimait pas mal qu’on s’occupe de lui et qu’on le dorlote. Maintenant qu’ils étaient arrivés, il était content d’avoir fait le chemin pour se rendre. Apprendre à connaitre Aaron un peu, aussi.

Crack

Le demi-géant, qui s’était laissé porter vers le cadre de porte pour y poser la moitié de son poids, fronça des sourcils. C’était quoi, ce son bizarre, juste là?

Non.

Non, c’était pas possible.

Aaron venait tout juste de mettre sa clef dans la serrure pour les laisser entrer. Mais comme rien n’allait depuis qu’ils s’étaient croisés, leur karma ne s’était pas amélioré ici. Le gros de la clef s’était fendu à l’intérieur de la serrure, empêchant Aaron d’un de tourner la clef pour ouvrir la serrure, mais également de deux à quiconque de mettre une autre clef. Prit au désespoir, Cisco posa son front sur le bois frais de la porte, un gémissement de dépits s’échappant de ses lèvres. Ils allaient faire quoi, là? Il se serait bien retourné pour aller chez lui, mais il ne pouvait pas laisser Aaron ici, tout seul, à essayer de trouver un moyen d’entrer chez lui! Francisco soupira, puis pencha sa tête pour avoir le chaton en vue.
 
«Eum… t’aurais pas une fenêtre déverrouillée quelque part, ou un balcon? Je pourrais essayer d’ouvrir par là…»


Huehuehue
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Jeu 24 Juin - 17:47

« Sauf les raies ? Ah ! Ça doit être succulent oui, je n’en ai jamais mangé moi ! »

Est-ce que vous doutiez encore du niveau d’intelligence du chaton ? Si c’était le cas, tout est maintenant clair pour vous : Aaron est le pire quand il s’agit de comprendre les jeux de mots ou sous-entendus ! Bien sûr, il savait ce qu’était une raie sur un être humain, mais puisque le pas-yéti avait parlé de manger… Le cerveau du chaton avait aussitôt associé ce terme au poisson qu’il connaissait !

Quoi qu’il en soit, après avoir noté dans un coin de sa tête que le géant appréciait les raies, se promettant de chercher des recettes pour pouvoir lui en cuisiner une prochaine fois, les deux jeunes gens quittèrent le commissariat pour prendre la direction de l’appartement d’Aaron. Le chaton était rassuré que son voisin ait accepté ses excuses, ce qui lui faisait un poids bien moins gros sur le cœur, puis, en repensant à cette démonstration de yéti que le géant lui avait faite juste avant, l’Anglais pouffa.

« En tout cas, je pense que vous pourriez vraiment vous lancer dans le doublage de yétis au cinéma, vous êtes très doué ! Si vous devenez célèbre, vous croyez que je pourrai dire que je vous ai rencontré un soir ? »

Aaron le regardait avec des étoiles dans les yeux, comme si Francisco était déjà célèbre. Pour le petit paumé qu’il était, s’imaginer avoir rencontré une star du cinéma, c’était vraiment incroyable ! Mais peut-être que le géant aurait trop honte qu’il raconte de telles choses… C’était fort probable oui… Et c’était bien pour ça que le chaton avait préféré demander ! Au moins, comme ça, il ne risquerait pas de faire encore une boulette ! Surtout que Francisco était vraiment le plus gentil des faux yétis ! C’était trop adorable de lui avoir prêté un mouchoir alors qu’il reniflait ! D’ailleurs, le chaton s’était empressé de s’y moucher bruyamment, bien loin de toute élégance, redressant un visage reconnaissant vers son voisin.

« Merci beaucoup pour le mouchoir ! C’est promis, je le laverai très vite et je vous le rendrai après ! Est-ce que vous avez des préférences pour la lessive ? »

C’était un détail beaucoup trop important pour être ignoré après tout ! Il lui aurait bien fait sentir ses propres vêtements pour savoir si ça lui convenait, mais il avait peur de ne plus sentir très bon avec toutes ces émotions qui l’avaient fait un peu transpirer !

Alors, comme Francisco était beaucoup trop merveilleux, même s’il faisait un peu peur et ne sentait pas forcément très très bon, Aaron lui proposa quelque chose d’assez incroyable : il l’invita chez lui pour lui préparer à manger, histoire de le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour lui ! Quel naïf il était, à inviter comme ça un presqu’inconnu chez lui ! Mais c’était sa façon d’être, à toujours vouloir remercier, être gentil, faire plaisir, sans réussir à comprendre, malgré toutes les déconvenues auxquelles il avait pu faire face, que les gens n’étaient pas tous bien intentionnés. Mais avec Francisco, tout se passerait bien, non ? Il lui avait prêté un mouchoir en tissu après tout !

« Je suis ravi de faire votre connaissance Francisco ! Vous êtes italien ? J’habite au niveau du quartier Fuoco, ce n’est pas très loin d’ici ! Je travaille juste à côté en plus et puis c’était l’endroit où les logements étaient les moins chers alors… Et vous alors ? »

Déduction faite un peu à la va-vite à cause de la consonnance de son prénom, mais Aaron était vraiment curieux de savoir si son voisin vivait ici depuis plus longtemps que lui. Après tout, si c’était le cas, peut-être qu’il pourrait lui donner quelques bons tuyaux ou bonnes adresses ?

Quoi qu’il en soit, le trajet ne fut vraiment pas de tout repos. Aaron était habitué à ce que l’univers s’acharne sur lui, mais Francisco en profitait un peu trop à son goût ! C’était vraiment terrible parce qu’il leur arrivait tout plein de malheurs alors que le chaton était vraiment super content de faire ce trajet aux côtés du géant, l’étant encore plus à l’idée de pouvoir cuisiner pour lui afin de le remercier. D’ailleurs, il avait mal à la tête depuis qu’ils avaient commencé à marcher… C’était vraiment désagréable cette sensation de marteau-piqueur alors qu’il était parfaitement sobre et qu’il n’avait pourtant pas attrapé de vilain rhume !

Ce fut donc trempés, griffés et épuisés qu’ils arrivèrent ENFIN devant la porte de l’appartement d’Aaron. Le chaton était au bout du rouleau, son mal de tête n’ayant fait qu’empirer au fil de leurs pas, et il avait mollement inséré sa clé dans la serrure. Se redonnant soudainement un coup de fouet en se disant mentalement qu’il ne pourrait jamais cuisiner pour son ami (oui, c’était déjà devenu son ami) s’il n’était pas plus en forme, l’Anglais tourna un peu trop vivement sa clé. Les yeux d’Aaron s’ouvrirent alors grands comme des soucoupes en entendant le bruit provenant de la serrure et qui ne suggérait rien de bon. Un tremblement secoua ensuite tout le corps du chaton qui éloigna lentement sa main de la porte, baissa les yeux et… constata qu’il n’avait plus que la moitié de sa clé dans la main.

« Non… Pourquoi… »

Les deux jeunes gens posèrent leur front contre le panneau en bois verrouillé en même temps, Aaron s’étant fait moins délicat que son voisin, provoquant un bruit sourd alors que sa peau se teintait de rouge au niveau de la zone d’impact. Quel nul franchement… Son nez recommençait à couler, ses yeux étaient à nouveau humides et le chaton se contenait vraiment fort pour ne pas donner un bon gros coup de pied dans sa porte, parce qu’il savait que ça n’apporterait rien de bon. À la place, il tourna son visage larmoyant vers Francisco.

« J-Je… J’ai une fenêtre oui, m-mais… C’est beaucoup trop dangereux ! Avec tous les malheurs qui nous sont arrivés rien que sur le chemin, j’ai peur que ça n’empire… Et puis, ce n’est pas à vous de faire de l’escalade, c’est mon appartement… Je suis tellement désolé de vous infliger tout ça… Vous savez, je n’ai jamais eu beaucoup de chance dans la vie, et je crois que j’ai réussi à vous contaminer avec mon mauvais karma… C’est absolument terrible, vous devriez sans doute rentrer chez vous avant qu’il ne vous arrive quelque chose de grave… »

Aaron avait baissé les yeux et rentré sa tête dans ses épaules, reniflant bruyamment alors qu’il donnait un petit coup de pied dans le panneau en bois qui… s’ouvrit.

Le chaton resta interdit l’espace de quelques secondes, se demandant s’il n’était pas en train de rêver, avant de finalement afficher un sourire rayonnant malgré la morve et les larmes qui coulaient sur son visage.

« J’avais oublié de verrouiller la porte en partant ! C’est merveilleux ! Venez ! Je vais pouvoir vous faire à manger ! »

Aaron s’empressa de se saisir du poignet de Francisco et l’entraîna à sa suite dans son petit appartement pas franchement confortable. Il ne disposait vraiment que du strict minimum, à savoir un matelas posé au sol qui endossait le rôle de lit, de canapé et de chaise pour manger.

« D-Désolé, ce n’est pas très joli ni très confortable, m-mais… Vous pouvez vous installer où vous voul- »

CLAC.

Aaron se figea, n’osant même pas se tourner vers la porte qui venait de claquer soudainement pour se refermer, sans doute à cause d’un courant d’air provoqué par la fenêtre ouverte de son appartement.

« J-Je… »

Non, ce n’était clairement pas la peine de dire qu’il avait un très mauvais pressentiment… Bien évidemment que tout ça ne présageait rien de bon ! C’était inutile d’en rajouter une couche !

Le chaton finit tout de même par s’approcher de la porte et tenta d’actionner la poignée pour l’ouvrir. En vain. Après plusieurs essais et un rapide coup d’œil sur la tranche de la porte, Aaron constata que le verrou s’était enclenché à cause du choc de la fermeture du panneau en bois... Alors, la bonne nouvelle, c’était qu’ils étaient à l’abri, qu’ils avaient de quoi manger, dormir, se doucher, mais la mauvaise… C’était qu’ils étaient enfermés !

« E-Euh, je… Est-ce que vous étiez pressé de rentrer chez vous ? Je, euh… Je veux dire… Le verrou s’est enclenché quand la porte a claqué et… Nous… Nous sommes enfermés… »

Aaron s’empressa de se prosterner devant Francisco.

« Je suis désolé ! Vraiment, vraiment désolé ! J-Je vais tout de suite envoyer un message au propriétaire ! C-Comme ça, il viendra nous sauver dès demain matin ! J-Je… Je vous laisserai mon matelas si vous voulez ! En plus, les draps sont tout propres, ils sentent bon la lessive, vous verrez ! E-Et puis, vous pouvez faire comme chez vous ! J-Je… Vous pouvez aller vous doucher pendant que je prépare à manger si vous voulez ! »

Décidément… Comment vouliez-vous que le chaton arrive à se faire des amis avec un karma aussi pourri ?
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Lun 28 Juin - 19:29



Sous la douche le gueux

À défaut d'être beau il peut être propre  
[Click!♫♪] Scars To Your Beautiful
le 9 mai 2021

«Je… non non, j’ai pas d’préférences pour la lessive. Si c’est propre, c’est propre» Il s’arrêta un moment avant de reprendre «Et tu peux m’tutoyer, quand même, on doit avoir l’même âge»

Il hocha de la tête, essayant de faire fit de son mal de crâne qui l’empêchait de réfléchir correctement.

«J’suis italien, enfin du côté d’mon père. Ma mère est espagnole, c’pour ça que je m’appelle Francisco et pas Francesco, enfin, je t’apprend rien… mais toi, t’es italien? Ah bah, pour la peine, j’habitais aussi au quartier Fuoco avant, mais là je suis à Pietra, ce qui implique quand même une grosse marche pour le retour. J’suis trop fatigué pour m’en faire, remarque. J’aimais aussi l’appartement dans l’coin, c’était effectivement pas trop cher et je partageais avec un colocataire, mais là je viens d’emménager avec l’amie d’un ami, on s’entend assez bien, même. J’adore l’appartement, il est pas trop cher comme on est plusieurs pour le loyer, et c’est proche du plus grand parc de Banchisa. Je viens d’une ville beaucoup plus petite qu’ici, alors ça fait du bien de se retrouver un peu plus près de la nature. Entre ça et la côte, ici on manque de rien, et-»

Il continua à déblatérer le long du chemin, trop éreinté pour se rendre compte qu’il faisait le verbo-moteur. Son pouvoir s’activait pour faire un peu des siennes, le faisait réfléchir et, par extension, parler plus vite qu’on ne pouvait assimiler les mots, transformant la conversation en un long monologue qu’Aaron était assez gentil de ne pas détester. Le visage plein de larmes d’Aaron, toutefois, lui insuffla un courage qu’il ne se connaissait pas; tel un papa ours, Francisco se trouvait invigoré par le besoin de protéger Aaron et, surtout, de s’arranger pour que les larmes ne quittent pas ses douces prunelles. Un sentiment certes étrange quand on considère qu’ils sont tous les deux des adultes. Mais passons. Ça lui avait donné le courage de ne pas trop se faire défaitiste, parce qu’il préférait voir Aaron avec un sourire un peu niais plutôt que triste comme ça. Après, Cisco devrait probablement avoir une conversation avec lui quant au fait qu’il ne fait pas faire confiance à n’importe qui, même dans une communauté tissée aussi serrée que celle de Banchisa.

Alors qu’Aaron lui expliquait pourquoi il préférait faire des pirouettes vers la fenêtre de son balcon et qu’il s’énervait en disant qu’il portait la poisse, Cisco eut le réflexe de monter ses bras pour prendre le visage du chaton entre ses mains. Sa peine et sa rogne touchaient particulièrement Cisco, qui lui-même avait détesté sa personne et son karma pendant tellement longtemps, encore aujourd’hui même, et ce malgré le fait que leur parcours à tous les deux devait être bien différent. Toutefois son mouvement s’arrêta net alors que l’autre passait sa frustration dans un coup de pied à la porte, un coup de pied qui l’envoya claqua contre le mur. Le chaton était soudainement tout content de voir qu’ils allaient pouvoir entrer pas la porte finalement, mais le bleu, lui, s’inquiêtait fois mille. Il ne barrait pas toujours sa porte? On était dans la grande-ville ici, quand même! Il aurait fait quoi si quelqu’un de mal intentionné était entré? Dans sa malchance, Aaron avait… et bien, beaucoup de chance!

Avant même qu’il ne puisse protester, toutefois, le streamer se vu mené à l’intérieur de l’appartement; il n’eut pas le temps de se faire des films par rapport au fait qu’un mec plutôt beau le touchait volontiers même s’il était deg pour le moment, parce que son cœur sauta plutôt dans sa poitrine alors qu’il constatait qu’en fait, Aaron n’avait pas besoin de verrouiller sa porte, parce qu’il y avait absolument rien dans son appartement, à part un matelas posé à même le sol. Faut pas se faire d’illusions; Cisco avait souvent dormi sur des matelas au sol quand il était encore mineur, vivant avec qui voulait bien le prendre pour quelques jours. Mais pourtant ça ne rendit pas la chose moins inquiétante pour lui, ou moins triste en tout cas. C’était son instinct, un qui venait probablement à tous ceux qui avaient vécut la petite misère. On se retrouve avec plein d’empathie pour la situation, on ne la souhaite à personne. Maintenant qu’il était bien posé, avait son appart avec une coloc trop mignonne qu’il aimait comme une petite sœur, deux boulots qui occupaient presque tout son temps mais qui lui offraient un revenu stable, il était dans une position assez confortable pour regarder la situation des autres et se demander comment il pouvait les aider. Trouver une base de lit? Lui coudre des rideaux?

«Dit… c’est quoi ta couleur préférée?»

Une question toute innocente, à cela prêt que Cisco se voyait déjà au thrift shop en train de trouver des draps de la bonne couleur pour lui faire des rideaux. Sommes toute, il n’y avait rien de mal à être très minimaliste dans sa maison, mais des rideaux c’est comme le minimum pour l’intimité, non? Par réflexe, il contourna le matelas au sol pour jeter un coup d’œil de l’autre côté de la vitre. Ça donnait sur un autre petit immeuble à appartement, et son regard croise celui d’une mamie assise sur une chaise à son balcon. S’il haussa un sourcil et ne dit rien, toujours est-il qu’il avait la réponse à sa question; non seulement c’était possible de voir à l’intérieur de l’appartement, mais en plus il y avait des bonnes chances qu’il y en avaient qui se rinçaient l’œil. Il nota également qu’Aaron, en plus de ne pas verrouiller sa porte, avait aussi oublié de fermer sa fenêtra. Cisco sursauta en entendant quelque chose claquer, un large courant d’air s’étant créé dans l’appartement quand la brise du soir s’était introduite de la porte jusqu’à la fenêtre. Clignant des yeux, incertain de comprendre ce qui se passa, il regarda Aaron s’énerver un peu contre la porte, puis abandonner. Ça ne lui inspira pas trop confiance.

«Enfermés?» fit-il, se rapprochant du brun et glissant son bras entre lui et la porte pour tenter d’activer la poignée, sans succès. «Toute une chance qu’on a avec c’verrou qui fonctionne des deux côtés!»

Il se recula rapidement, toutefois, conscient de son odeur, mais aussi du fait que sa simple présence pouvait apeurer le chaton. Il était à deux doigts de se demander s’il était pas un tueur en série et qu’il l’avait amené ici pour le tuer dans la salle de bain, mais un seul coup d’œil vers la bouille d’ange de l’autre eut tôt fait de le rassurer. C’était à se demander lequel des deux était le meilleur pour faire confiance à de parfaits inconnus. Il essaya de se montrer rassurant, mais entre sa fatigue, sa faim, et sa démarche toute naturellement intimidante, son sourire ne devait laisser présager rien de bon.

«Écoute, c’est pas que je suis pressé de rentrer chez moi, ma coloc ne m’attends pas dans la minute. Faudrait que t’appelles ton propriétaire pour qu’il vienne réparer la porte le plus tôt possible, mais si je suis pour rester un bout, je pourrais au moins emprunter ta douche histoire de ne pas empester tout ton appartement.»

Apparemment le chaton était d’accord, puisqu’il s’empressa de s’empêtrer dans ses mots et de lui présenter d’un ses meilleures excuses, et de deux en venir aux mêmes conclusions que lui. Il tâcha de ne pas relever pour le moment le fait qu’Aaron lui proposait de prendre son lit alors que lui-même n’aurait nulle part d’autre où aller. Cisco avait plusieurs années de pratique pour le partage du lit, c’était pas ça qui l’ennuyait, mais il avait l’impression qu’avec quelqu’un comme le brun, il valait mieux remettre la conversation au moment du fait accomplis. Quand viendra le moment de dormir, il le convaincrait de partager et c’est tout!

«Volontiers. Est-ce que j’pourrais t’emprunter une paire de shorts? Si je remets mes vêtements après la douche ça aura servit à rien…»

Heureux qu’on accepte de lui offrir un morceau de vêtement propre, Cisco étendit son sourire un peu plus large pour en découvrir ses dents un peu trop pointues pour sembler normales. S’il avait passé auparavant pour un yéti, il fallait quand même avouer que pour le moment il ressemblait plus à un loup-garou. Allait-il dévorer Aaron ce soir? Non… enfin sauf si c’était ce qu’il voulait. Il se dirigea vers la salle de bain avec Aaron, qui lui montra comment activer l’eau chaude et la douche, et au moment de fermer la porte pour commencer ses affaires, le streamer ne pu s’empêcher de faire un commentaire au chaton, plus pour lui donner de quoi réfléchir pendant la cuisine. Il avait un petit pincement au cœur, et les mots lui venaient difficilement, comme si on lui arrachait des petits bouts de son âme à chaque fois qu’il avançait dans sa phrase.

«Avoir une mauvaise étoile, c’chiant pour sûr. J’peux pas t’dire de pas penser comme ça, parce qu’moi non plus la mienne n’est pas douce à mon égard. Mais j’peux te dire que ni toi ni moi n’avons à laisser ce karma d’merde définir qui nous sommes, et toi, Aaron, t’es gentil. Plus gentil que l’univers l’est envers toi. Et ça, ça en dit plus long sur qui tu es que les mésaventures qu’on a vécues ce soir.»


Il s’arrêta là, moins parce qu’il n’avait rien d’autre à dire et plus parce que sa voix commençait à craquer un peu. C’était très apparent qu’il était fatigué, et cette fatigue le rendait plus émotif qu’il ne l’était habituellement, mais au moins les mots venaient du cœur.

«J’ai hâte de voir ce qui te prépares pour le repas» dit-il sincèrement avant de fermer la porte de la salle de bain.

Il ouvrit le jet d’eau du bain à la bonne température, se déshabilla, et ensuite ouvrit le jet de douche avant de se glisser sous lui. S’il ne voulait de base pas passer trois heures sous l’eau parce qu’il avait peur de donner une facture d’eau et de chauffage élevée à Aaron, malheureusement Cisco se trouva un moment hypnotisé par le bruit des gouttes d’eau qui tombent sur le sol. Tout y passa; il frotta de sa débarbouilette chaque centimètre de son corps pour en enlever la sueur et la poussière, il lava ses cheveux, et même qu’en cachette il se prit une petite shot de rince-bouche histoire de pas sentir le mec qui ne s’est pas brossé les dents depuis trois jours. Il rêvait presque de demain, quand il pourrait frotter ses dents vigoureusement avec sa brosse à dent et ainsi les sentir lisses et propres. À défaut de ça… Le streamer enfila le pantalon après un moment d’hésitation; il remettait ses sous-vêtements sales, ou pas? Fermez les yeux les prudes, il décida d’aller commando. Juste pour se sentir sort of propre pendant quelques heures! Il plia soigneusement ses vêtements sales et les glissa dans son sac à dos.

Il sortit donc de la salle de bain, pas trop sûr du temps que tout ça lui avait prit, un peu gêné d’ailleurs d’être disparu pendant aussi longtemps. Il posa son fessier au bout du lit par réflexe, parce qu’il faisait la même chose chez lui lorsqu’il jouait à l’ordinateur. AU moins là il était propre; d’ailleurs, il était plutôt étonné du fait que le short d’Aaron lui fasse -enfin, il était un peu court pour lui, mais c’était surtout au niveau de la largeur qu’il était surpris, était lui-même une brindille. Avec les vêtements que le brun portait, c’était difficile de voir qu’il était très mince lui aussi, mais ce n’était pas étonnant; c’était une des raisons pour lesquelles Cisco aimait porter de gros hoodies; on pouvait moins voir les formes dans ce temps-là. S’il prétendait que tout allait, du moins pour le moment, le bleu était tout de même légèrement recroquevillé sur lui-même, à moitié par habitude parce qu’il est très grand, et de l’autre dans un effort pour cacher un peu son corps. Il était grand, il était maigre, on pouvait voir que sa peau était naturellement un peu basanée, on pouvait voir aussi le poil sur son torse et à son ventre. Si Cisco aime presque prétendre être un twink, disons que là, ça le faisait pas trop. Il avait l’habitude de se raser pour les grandes occasions pour ainsi dire, genre aller à la plage ou enlever son chandail en public, mais pour le coup c’était pas quelque chose qu’il avait prévu pour sa journée, donc… c’était pas rasé.

Avec son accoutrement, toutefois, on avait tout le loisir de voir ses tatouages; les yeux aux genoux qu’on avait déjà pu voir parce qu’il portait un jeans déchiré au niveau des genoux de toute manière, mais maintenant on voyait également celui qu’il avait au torse, un genre de monstre d’ombre qui semblait ouvrir sa cage thoracique en deux pour s’enfuir de son corps. Au-delà du facteur épeurant qu’il avait certainement recherché pour son tatouage, il y avait là pour lui une signification qui lui était chère; lui-même se voyait comme un prisonnier de cette prison de chaire qu’il avait, prison qu’il quitterait s’il en avait le choix, mais la vie en avait voulu autrement.

«Ça sent drôlement bon» fit Cisco en se levant du lit, «Tu prépares quoi, au juste? As-tu besoin d’aide pour…»

Un énième regard vers ce qui constituait l’entièreté de l’appartement le fit s’arrêter dans sa phrase : il ne pouvait quand même bien pas mettre la table, y’en avait pas! Il tourna ses iris gris vers Aaron, se rapprochant un peu.

«… pour quoi que ce soit?» se reprit-il au dernier moment, «J’aimerais bien participer»

Il avait ajouté ce dernier bout de phrase parce qu’en fait, il se doutait que quelqu’un comme Aaron lui aurait assez vite dit de ne pas se préoccuper de ça, qu’il avait tout sous contrôle, etc. Allez savoir, c’était peut-être parce qu’il était torse nu et qu’il avait des tatouages flippants, mais semblerait-il que soudainement Aaron avait l’air moins concentrés sur le repas qui se faisait cuisiner et plus par sa personne. Il esquissa un sourire contrit, ce qui malheureusement avait le désavantage de tordre son visage d’une drôle de manière; il lâche un petit rire nerveux, son regard fuyant celui de l’autre.

«Ah, eum, pardon» dit-il en croisant ses bras sur son torse pour cacher un peu «Je sais qu’j’ai l’air un peu flippant, mais promis, je mords pas»

Enfin, sauf sous requête pensa-t-il pour lui-même, quand même pas assez fatigué pour faire ce genre de blague déplacée. Mine de rien, c’était l’ironie du sort quand même; il avait passé du temps en nature pour oublier les soucis de la vie quotidienne, et là le voila même pas encore de retour chez lui qu’il se trouvait dans une situation sociale pas croyable; pour le reset du thermomètre social, on repassera hein. Il comptait bien faire tout ce qu’il pouvait pour sauver la situation, toutefois, alors il n’était pas mis trop à mal.

«Finalement, ton proprio, il a dit quoi?»


Un post de rp sans embrouilles! Shocking!
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Ven 23 Juil - 15:35

Aaron n’avait pas pu s’empêcher de tordre ses lèvres en une petite moue en entendant son voisin parler avec autant de légèreté du choix de la lessive. Ça allait bien au-delà de la simple propreté ! Il fallait choisir celle qui rendait le tissu le plus doux possible et celle dont l’odeur parvenait le plus à vous apaiser ! Le chaton préféra ne pas le reprendre, grognant plutôt silencieusement dans sa barbe inexistante avant qu’il n’hoche timidement la tête quand Francisco lui demanda de le tutoyer. Ça, il pouvait le faire, c’était facile !

« Oh, d’accord ! Moi c’est un peu pareil, enfin… Je crois. J’ai toujours vécu en Angleterre, à Londres, mais comme ma mère avait des origines italiennes, j’ai pu apprendre la langue et venir ici pour travailler. »

Voilà, c’était très bien comme réponse ! Pas besoin d’entrer dans les détails sur sa fuite de son pays natal après plusieurs années à se reconstruire pour se sortir de la drogue ! Et inutile également d’approfondir le sujet de ses parents avec qui il n’avait plus aucun contact depuis ce jour où ils avaient décidé de le mettre à la porte de chez eux !

Les deux jeunes hommes continuèrent donc à discuter de tout et de rien tout au long du trajet, Aaron ne pouvant pas s’empêcher, au fond de lui, d’être un peu jaloux de la situation de Francisco : il était en colocation avec quelqu’un qui semblait vraiment adorable, il n’était donc jamais seul et avait la possibilité de vivre dans un logement sans doute bien plus grand que le sien, puisqu’il pouvait partager le loyer en deux ! Pourquoi n’avait-il pas essayé de trouver quelqu’un pour faire de la colocation, lui aussi ?

« Ça doit être tellement bien d’avoir une colocataire, surtout si vous vous entendez aussi bien… J’aimerais bien pouvoir faire pareil, mais je crois que je vais devoir attendre d’avoir mis un peu plus d’argent de côté… Même en divisant le loyer par deux, je ne suis pas sûr que je pourrais trouver un logement mieux que celui que j’ai en ce moment… »

Aaron soupira profondément. Ce n’était pas tant son appartement légèrement délabré qui le dérangeait, c’était surtout la solitude ! Mis à part ses collègues au bar où il travaillait, il ne connaissait encore personne et il lui arrivait bien souvent de passer son temps libre à broyer du noir, seul dans son minuscule appartement. Le chaton le savait, il fallait qu’il s’entoure davantage s’il ne voulait pas finir par se laisser à nouveau tenter par ses anciens démons…

Quoi qu’il en soit, après moult péripéties toutes dues au pouvoir tout pourri d’Aaron, les deux jeunes hommes finirent par entrer dans l’appartement du chaton. Enfin ! Ils étaient enfin arrivés à destination et ils allaient pouvoir souffler un bon coup ! L’Anglais aurait été plus qu’embêté s’il s’était retrouvé à la porte de chez lui après tout ! Mais alors qu’Aaron s’affairait à essayer de ranger les quelques trucs qui traînaient par-ci par-là, il fut coupé dans son élan par la question de Francisco. Surpris, le chaton pencha la tête sur le côté en papillonnant des paupières.

« Ma couleur préférée ? Euh… Je ne sais pas trop, je crois que j’aime un peu toutes les couleurs… Hum… Peut-être le vert alors ? »

Francisco ne pensait sans doute pas que sa question allait déclencher un tel flot d’interrogations intérieures chez le chaton, qui se mit à croiser les bras et à froncer les sourcils en essayant de peser le pour et le contre de chaque couleur qui lui passait par la tête. Il fut alors tiré de ses pensées par le bruit de la porte d’entrée qui venait de claquer brusquement à cause d’un courant d’air provoqué par la fenêtre encore ouverte de son appartement. Sursautant, Aaron se précipita vers la porte, constatant alors avec le plus grand des dépits qu’ils étaient à présent… coincés à l’intérieur ! Bon, c’était toujours mieux que de l’être à l’extérieur, mais quand même ! Pauvre Francisco qui se retrouvait à devoir passer la soirée et même la nuit avec lui ! Alors qu’il aurait certainement préféré retrouver son chez lui et son adorable colocataire !

« A-Ah ! Oui ! Je vais le prévenir tout de suite ! Tu peux aller dans la salle de bains en attendant ! J-J’ai tout ce qu’il faut en serviette et en produits ! Et en vêtements aussi ! Tout est propre ! »

Aaron avait même failli proposer à Francisco de lui laver le dos, mais l’inquiétude d’obliger son invité forcé à rester près de lui l’avait poussé à se taire et à préférer contacter immédiatement son propriétaire pour qu’il vienne réparer la serrure au plus vite (et les décoincer par la même occasion).

Après un appel bref mais efficace à son propriétaire pendant que Francisco s’apprêtait à se doucher, Aaron revint près de lui pour lui présenter rapidement sa salle de bains. Quelle ne fut alors pas sa surprise d’entendre de tels mots passer les lèvres de son invité forcé ! Le chaton était resté interdit tout au long de la tirade du faux yéti, parfaitement immobile. Les seules choses qui bougeaient, c’étaient son menton et ses épaules qui tremblaient pour essayer de contenir ce sanglot qui menaçait d’éclater. Francisco était vraiment le type le plus gentil de l’univers ! Aaron ne se souvenait pas qu’on lui ait dit des choses aussi adorables de toute sa vie ! Alors, avant que la porte ne se ferme, le chaton sauta au cou de Francisco pour renifler bruyamment contre son cou.

« M-Mewci… J-Je vais faiwe de mon mieux… »

Ses paroles étaient presque incompréhensibles tant son menton tremblait et qu’il reniflait pour éviter de morver partout sur le pauvre Francisco. Il finit toutefois par relâcher son étreinte, passant rapidement le revers de sa manche sur ses yeux. Le chaton souhaita à son invité forcé de passer un bon moment sous la douche, puis il fila en cuisine après s’être soigneusement mouché et lavé les mains ainsi que le visage.

Hyper concentré dans sa préparation, Aaron n’entendit pas Francisco sortir de la salle de bains. Ce ne fut que lorsque celui-ci se rapprocha pour lui dire que ça sentait bon et lui proposer son aide que le chaton sortit de sa bulle. Et, forcément, ce fut en sursautant. La cuillère qu’il tenait lui échappa des mains, lui collant de la sauce tomate partout sur le t-shirt avant qu’elle ne s’échoue sur le parquet pour le tâcher également.

« A-Ah, merci ! C-Ce n’est pas grand-chose, je suis désolé, je… Je ne pensais pas que j’aurais quelqu’un chez moi ce soir, ni même un jour d’ailleurs… Alors je n’ai pas fait les courses… Des lasagnes, c’est des lasagnes ! Tu aimes ça, hein ? »

Aaron fixa Francisco avec de grands yeux plein d’inquiétude. Et si jamais il n’aimait pas ça, comment allait-il faire ? Il avait bien de quoi préparer quelques sandwiches mais bon…

Le regard du chaton descendit alors tout doucement sur le cou de Francisco, avant de s’arrêter sur son torse. Aussitôt, ses joues se teintèrent violemment de rouge, les mots de son invité ne lui parvenant qu’à peine alors qu’il essayait de détourner les yeux. C’était idiot, mais depuis quand n’avait-il pas vu quelqu’un torse nu ? Il évitait soigneusement la plage parce qu’il avait honte de son corps et ne pouvait donc pas s’y baigner et il n’avait surtout plus eu de visites dans son petit cocon depuis bien longtemps ! Cette situation le mettait donc un peu dans tous ses états, ses yeux ne s’apercevant même pas de l’étrangeté des tatouages que son invité forcé arborait.

« Euh, je… Il… Il passera demain matin avec quelqu’un pour réparer la serrure, euh… Tu… Tu veux un t-shirt ? Ou quelque chose d’autre ? »

Pas que ça dérangeait Aaron qu’il soit torse-nu devant lui, mais il sentait que si Francisco restait dans cette tenue… Il n’arriverait plus à détacher ses yeux de lui ! Quel impoli il faisait !

Tournant le dos à Francisco pour nettoyer les tâches au sol et finir de préparer leur repas, Aaron inspira profondément et essaya de se concentrer sur les lasagnes pour chasser l’image du torse de son invité forcé. Il allait passer pour quoi s’il lui avouait que cette vision lui avait affreusement donné envie de lui faire un gros câlin ? Être dans les bras de quelqu’un, profiter de sa chaleur… Ca lui manquait affreusement quand il y pensait…

« Je… Tu sais, j’ai eu peur au début, mais plus maintenant. Je crois que tu es la personne la plus gentille que j’ai pu rencontrer depuis que je suis arrivé à Banchisa… Bon, il y a aussi mon patron et mes collègues qui sont gentils, mais… »

Aaron tourna la tête vers Francisco avec les yeux légèrement humides, mais un sourire sincèrement heureux sur les lèvres.

« Je suis heureux d’avoir fait ta connaissance ! Et j’espère qu’on pourra apprendre à se connaître et se revoir quand tu pourras repartir d’ici. »

D’ici là, il n’aurait plus qu’à tout faire pour ne pas effrayer ou dégoûter le pauvre Francisco !

Aaron invita ensuite son camarade d’infortune à s’assoir sur son lit, puis il lui apporta une assiette bien remplie ainsi que des couverts. Il s’installa alors près de lui, avec une assiette bien moins remplie. Après tout, avec une silhouette pareille, il n’était pas étonnant qu’il ait un appétit d’oiseau !

« Désolé, je… Je n’ai pas encore pu m’acheter de meubles, j’espère que ça ne te dérange pas de manger comme ça… Je… Bon appétit ! J’espère que tu aimeras ! »

Aaron gratifia son voisin d’un grand sourire, attendant qu’il commence à manger pour essayer de repérer l’expression qui allait se dessiner sur son visage à ce moment-là. La cuisine, il n’y avait bien que pour ça que le chaton était doué après tout !
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Jeu 26 Aoû - 23:23

Cisco se gratta le ventre sans s’en rendre compte, réfléchissant un brin avant d’hocher de la tête. Aaron avait raison, c’était pas si mal d’avoir une colocataire, surtout une aussi chouette qu’Amé! Mais fallait dire, le streamer n’avait jamais vécut seul, au final. Il avait passé son enfance avec ses deux parents, puis il était venu à Banchisa et avait fait son petit couch surfing, puis il était allé en colocation avec un des animateurs de pastorale, pour ainsi dire, et maintenant avec Amé. Il se demandait ce à quoi ça pouvait ressembler, vivre seul. Il se disait que, sûrement, on devait avoir la paix, mais le bleu n’était pas convaincu qu’il voulait l’avoir, la paix. Lui qui vivait souvent enfermé dans sa chambre, il appréciait le répit que lui donnait les petites excursions hors de la pièce.

«J’comprend c’que tu veux dire, t’sais» fit Cisco. «Y’a des appartement moins cher qu’d’autres à Banchisa, mais ça reste pas donné avec un seul salaire. Après j’suis pas une référence, j’ai passé plusieurs années à pas avoir d’boulot et à vivre chez des potes qui m’trouvaient un p’tit coin d’sofa, ou d’lit, ou d’plancher. Et même quand j’ai commencé à être rémunéré, j’suis pas tout d’suite parti en appartement! J’sais pas comment j’aurais fait sans eux. Alors comme manifestement tu connais sûrement personne ici, c’est difficile d’y arriver. Enfin. T’as la bonne idée hein, vu ton appartement je peux qu’imaginer que ce sera pas long mettre de l’argent de côté pour quelque chose de mieux!»

Fatigué, éreinté, migraineux, Cisco suivis avec très peu d’attention le ballet mental qui occupait le chaton, qui manifestement prenait sa question subite très au sérieux. S’il aimait toutes les couleurs, le streamer lui ferait des rideaux de toutes les couleurs. S’il voulait vert, ce serait vert. Mais voilà, il ne voyait pas au-delà du brouillard qui occupait son esprit, et ne capta pas qu’au fond, il n’avait pas expliqué pourquoi il voulait avoir cette information, ce qui rendait quand même bien plus difficile de faire un choix! Non, tout ce que Cisco se disait, c’était qu’Aaron était plutôt mignon comme ça, à croiser les bras et froncer des sourcils en réfléchissant si ardemment à sa toute simple question. Puis après, il ne savait pas trop pourquoi il était parti dans une longue tirade juste pour dire à Aaron que la vie fait des crasses comme ça, mais voilà qu’il se retrouva avec l’étranger au cou et en train de renifler. Surpris du geste, son premier instinct aurait été de le serrer bien fort, mais le streamer était très conscient de son état de puanteur nauséabonde. Aussi le poussa-t-il délicatement en posant ses mains sur ses flancs, posant ses iris gris dans les siens.

«Les câlins, j’les prendrai après la douche plutôt» fit-il simplement alors qu’Aaron lui souhaitait bonne douche et quittait la pièce. L’avait-il décontenancé en le repoussant comme ça? Ou était-il simplement gêné de ce geste de familiarité? Cisco posa ces questions dans un recoin de son esprit, préférant se concentrer sur cette douche qui lui faisait si envie. Pour bien faire, en sortant de la douche, tout ça lui était déjà sorti de l’esprit. «Oui, j’aime les lasagne» fit-il simplement en tâchant de ne pas trop étendre son effrayant sourire. Comme pour prouver ce qu’il venait de dire, et vous lui excuserez peut-être ce geste qu’il ne se serait pas permis s’il n’était pas aussi fatigué, voilà que Cisco foutait son doigt sur le t-shirt de son hôte, y prélevant un peu de cette sauce qu’il venait de s’étaler dessus avec de le foutre sans plus de cérémonie dans sa bouche, penchant la tête sur le côté comme s’il en analysait très sérieusement la composition avant d’hocher d’un mouvement affirmatif de la tête. Ça va : Aaron avait passé le test.

Cisco le vit tout chose quand son regard tomba sur son torse, et évidemment lui, trop fatigué, assuma que c’était à cause des tatouages et non pas du fait qu’il était, en soit, torse nu. Il se retint tout juste de tapoter le sommet du crâne d’Aaron, mais plutôt posa en dernier moment sa main dans le fond de sa tête, grattant ses cheveux mouillés et pleins de nœuds -une erreur monumentale qui ne fit que rendre les nœuds plus persistants. Autant pour lui.

«Eum, je peux mais, pour le coup, ça risque pas d’être un peu… petit? On fait pas la même grandeur… ‘fin les shorts font bien…» fit Cisco plus pour lui-même que comme réelle questions à Aaron, se tournant vers la chambre, le matelas posé par terre, et les vêtements sagement rangés… à même le sol, mais pliés. Le streamer s’était un peu l’inverse; si ses vêtements ne trainaient pas par terre, les propres, eux, se ramassaient pèles-mêles et pas pliés dans ses tiroirs de commode, s’ils n’étaient pas sur un support à linge dans la garde-robe cela dit. Il s’accroupi donc devant la pile de vêtements et, peu désireux d’en défaire l’harmonie, prit le premier t-shirt qui lui tomba sous la main, un gris tout simple qui devait être un double de différente couleur de celui qu’Aaron portait à ce moment-même. Se redressant, il passa lentement ses deux bras dans les manches, attentif à la réaction du tissu et espérant que rien ne craque, mais c’était bon. Certes, le t-shirt lui collait un peu à la peau, et s’il levait les bras on pouvait voir son ventre, mais sinon ça allait. «J’ai pas l’habitude d’être aussi serré dans les chandails» fit-il en riant un peu, ses doigts passant avec inquiétude sur ses côtes de petit maigrichon en se demandant si on pouvait les voir à travers le chandail.

«L’plus gentil?» ajouta-t-il, pouffant à nouveau de rire. «Quel charmeur tu fais. J’crois pas être plus gentil qu’un autre en vrai, mais j’suis bien content de plus trop t’faire peur. En fait, t’aurais pas un fil chargeur de téléphone? Si t’veux quand la pile n’sera pas trop morte, on pourrait échanger nos numéros, ça fera plus simple pour venir t’rapporter tes fringues»

Alors qu’Aaron lui faisait signe de s’asseoir sur le lit, Cisco se mit plutôt directement sur le sol, se retenant tout juste de ne pas foutre l’intégralité de l’assiette dans son estomac d’un trait tellement il avait faim. Entre deux bouchées, il dit : «Délicieuse ta lasagne. Et pour ce qu’y’est des meubles c’est pas plus grave, mais je suis pas l’mangeur le plus attentif, Fak’ j’aime mieux être par terre si ça t’embêtes pas. Pis comme ça j’peux t’voir en même temps, c’plus sympa»

Voilà que le bleu s’empiffrait comme pas deux, ou plutôt comme un homme qui n’avait mangé de réel repas depuis deux jours, et donc le cerveau au pouvoir tout pourri le forçait à manger plus que de raison. Il finit bien vite son assiette bien remplie et la posa sur un de ses genoux, n’osant pas demander à son hôte s’il pouvait se resservir. Sur son visage, une expression de profonde béatitude alors que son estomac commençant à tout digérer, faisant momentanément tomber son début de mal de tête et lui donnait un peu de ce bonheur tout simple qu’il recherchait avidement après ce passage bien stressant au poste de police.

«J’sais pas trop si ça se dit en Italie, mais ma grand-mère de l’autre côté t’dirais qu’t’est bon à marier» fit-il sans trop penser au fait que le compliment pouvait gêner le chaton. «Elle avait insisté à la base que j’apprenne, mais j’ai jamais pu lui faire un seul plat qui la satisfaisait, mais ta lasagne, elle, c’est sûr, elle passerait au conseil!» ajouta-t-il, son regard se portant aux murs et de l’autre côté de la fenêtre, dehors. Il se sentait un peu coupable, là, parce que lui devait bien avoir eu deux fois plus à manger qu’Aaron, mais avait fini son assiette deux fois plus vite! Ça se faisait pas, et sa grand-mère justement lui aurait chauffé les oreilles à ce sujet. «Quand t’auras fini, ça s’ra ok pour qu’j’fasse la vaisselle? T’es trop gentil, mais j’aimerais bien participer un peu quand même. L’est tard en plus, est-ce que tu rentres du boulot?»
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Ven 27 Aoû - 16:59

Aaron n’avait pas pu s’empêcher d’avoir quelques étoiles dans les yeux quand il écouta Francisco lui raconter ses histoires de colocation temporaire avec des amis, le temps de se trouver un logement digne de ce nom. Ce qu’il l’enviait… C’était certain que lui, il était parti de sacrément loin pour venir jusqu’ici et, à part les gens qui travaillaient avec lui, il ne connaissait personne avec qui il pourrait vivre pour réussir à économiser davantage ! Et puis bon, il était beaucoup trop peureux pour se risquer à faire de la colocation avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas ! Après tout, qui pourrait être assez patient pour supporter quelqu’un d’aussi inintéressant et maladroit que lui ? Le chaton soupira doucement à cette pensée, avant de répondre à la question de Francisco concernant sa couleur préférée. Son invité lui avait ensuite fait tout un discours vraiment touchant sur les crasses que pouvait faire la vie, ce qui lui valut de se retrouver avec un Aaron tout larmoyant pendu à son cou. Le chaton se fit d’ailleurs doucement repousser, le brun hochant la tête en reniflant bruyamment et en s’essuyant le nez avec le dos de sa main aux mots de Francisco. Oui, il avait raison, la douche avant tout ! Et lui, de son coté, il avait du travail à faire en cuisine !

Aaron s’empressa alors de préparer les meilleures lasagnes qui soient, sursautant un peu trop brusquement quand son invité le rejoignit et le tira de ses pensées en lui parlant. La surprise lui avait fait lâcher sa cuillère, qui avait profité de sa chute pour étaler de la sauce aussi bien sur le t-shirt du chaton que sur le sol. Aaron soupira doucement en constatant que son haut était bon à mettre à laver, mais alors qu’il fixait cette tâche rouge, il fut surpris de voir un doigt entrer dans son champ de vision pour en récupérer le plus gros. Papillonnant des paupières, le chaton suivit le doigt de Francisco, jusqu’à le voir se glisser entre ses lèvres. Sans trop savoir pourquoi, Aaron se sentit rougir et déglutir difficilement, sentant que son cœur s’accélérait un peu. Et puis bon, il fallait dire que le fait que son invité soit torse nu devant lui ne l’aidait pas trop à se calmer ! Fort heureusement, Francisco le soulagea d’une bonne grosse part de stress en lui affirmant que ce qu’il avait pu goûter était très bon. Un profond soupir passa alors les lèvres du chaton, qui s’empressa de lui adresser un grand sourire chaleureux.

« Tant mieux ! Je suis soulagé ! J’aurais été vraiment très embêté si tu n’avais pas trouvé ça bon ! Je sais faire d’autres choses, évidemment, mais je n’aurais pas pu faire mieux que de t’offrir des sandwichs au fromage si tu n’avais pas aimé… Il faudra que j’aille faire des courses… »

Aaron tordit sa bouche en une petite moue et s’empressa de se pencher pour récupérer sa cuillère et nettoyer le sol au passage avec l’éponge qu’il avait récupérée. Voilà ! Pas de risque de marcher dessus, glisser et se faire mal en tombant (ça sent le vécu, oui, oui) ! Puis, chose faite, il demanda à Francisco s’il voulait passer un t-shirt ou quoi que ce soit d’autre. C’était quand même un peu gênant de voir toute cette peau nue d’un presque inconnu ! Et puis, avec sa poisse, il allait forcément attraper froid s’il ne se couvrait pas plus ! À la question de son invité, Aaron secoua alors vivement la tête.

« N-Non, je… Je pense qu’ils devraient t’aller, je… Je prends toujours des vêtements un peu plus grands, a-alors… »

Le chaton avait détourné les yeux, visiblement très gêné de confesser tout ça à Francisco. S’il achetait des vêtements plus larges qu’il ne le fallait, c’était pour cacher sa silhouette beaucoup trop maigre de brindille. Et aussi parce que comme ça, si jamais un jour il arrivait à se muscler et à grossir un peu, il n’aurait même pas besoin de changer toute sa garde-robe ! C’était qu’il était malin quand il le voulait le chaton ! Sauf que voilà, leur stature était quand même pas mal différente et Francisco se retrouvait malgré tout un peu à l’étroit dans les vêtements d’Aaron, ce qui lui tira une moue toute triste et franchement adorable.

« Je… D-Désolé ! J’essaierai d’acheter quelques vêtements un peu plus grands la prochaine fois ! Comme ça, si jamais tu as de nouveau besoin que je te dépanne avec mes habits, tu ne seras pas autant embêté ! »

C’était du Aaron tout craché ça, à penser au bien-être des autres avant de penser à lui ! Le pire, c’était qu’il était sérieux ! Il était parfaitement capable de liquider toute sa prochaine paie pour acheter des vêtements qu’il ne porterait pas et qu’il pourrait offrir à Francisco (ou peut-être même à d’autres personnes) s’il revenait chez lui ! En tout cas, ce faux yéti était vraiment le plus gentil qu’Aaron avait pu rencontrer depuis son arrivée à Banchisa ! Mais la réponse qu’il lui donna laissa le chaton interdit, les joues à nouveau rouges. Lui ? Charmeur ? Instinctivement, le brun se tourna pour regarder si son invité n’était pas en train de parler à quelqu’un d’autre...

« C-Charmeur ? Moi ? Je… Je n’ai pas voulu te charmer ! Enfin, si ! Non ! Non, non, non ! Je le pense vraiment tu sais, quand je dis que t’es le plus gentil ! A-Après, je… Je dois avouer que je n’ai pas rencontré beaucoup de monde depuis mon arrivée alors, je… Je n’ai pas beaucoup de points de comparaison… Mais je suis quand même sûr de moi : c’est toi le plus gentil ! »

Aaron le fixait super sérieusement, espérant que cette fois, il ne croirait pas qu’il disait ça pour le charmer, mais bien parce qu’il le pensait sincèrement. Puis, quand Francisco lui demanda un chargeur pour son téléphone, lui proposant ensuite d’échanger leurs numéros, le regard du chaton se mit à briller. Wow ! Son premier contact sur son téléphone en dehors de ses collègues ! C’était merveilleux !

« Oui ! Je te donne ça tout de suite ! J’ai vraiment hâte ! A-Ah et euh je… Tu n’es pas obligé de revenir pour me rendre mes vêtements, je… Je pourrai aussi venir les récupérer si tu préfères… »

Aaron détourna les yeux, encore plus gêné qu’avant. C’était qu’il était quand même super curieux le chaton ! Il avait bien envie de voir où vivait le faux yéti qui se trouvait devant lui et… avait pris place sur le sol pour manger après avoir branché son téléphone. L’Anglais afficha une mine surprise et presque un peu choquée. Mais nooon ! S’il voulait pouvoir le voir en même temps, il pouvait venir sur le matelas et le chaton aurait pu se mettre par terre ! C’était carrément malpoli de sa part de le laisser s’assoir sur son parquet pas confortable, il allait finir par avoir les fesses toutes plates ! Mais comme Francisco semblait étrangement se plaire à cet endroit, Aaron n’eut pas le courage de le déloger.

« D-D’accord… Mais si jamais tu as trop mal aux fesses, je te laisse ma place sur le matelas hein ! D’accord ? Promis ? »

Les deux jeunes hommes s’attaquèrent donc à leurs assiettes, Francisco ayant au moins dix fois plus d’appétit que le chaton qui dut faire de gros efforts pour terminer sa part pourtant pas très conséquente. Voyant que son invité avait tout dévoré et qu’en plus il avait visiblement beaucoup apprécié, Aaron sentit une grande vague de joie l’envahir.

« Est-ce que tu en veux d’autre ? Il en reste plein ! E-Et hum… S-Si tu veux, tu pourras aussi emporter le reste et hum… Tu… Tu pourras partager avec ta colocataire aussi. »

Aaron était tellement gêné de proposer ça à Francisco qu’il gigotait nerveusement sur son matelas. Mais si ça pouvait faire plaisir à son nouvel ami et à son amie, alors il voulait leur laisser tout ça ! Tant pis si ça lui valait de manger un bout de pain sans aucun accompagnement le lendemain en attendant de faire des courses !

Quoi qu’il en soit, après avoir de nouveau servi une part à Francisco, Aaron se rassit sur son matelas et reprit ses efforts pour terminer son assiette, manquant de s’étouffer au compliment que son invité lui fit. Lui ? Bon à marier ? Ah, oui, parce qu’il savait cuisiner… Ça ne pouvait pas être pour autre chose…

« J-Je ne sais pas trop si mes lasagnes sont suffisantes pour que tu puisses dire que je suis bon à marier, je… Je ne sais rien faire d’autre à part la cuisine et le ménage et j-je pense que je ferais un très très mauvais mari… »

Qui pourrait vouloir de lui de toute façon ? Un petit soupir passa à nouveau les lèvres du chaton pessimiste, qui se redressa d’un coup quand Francisco lui proposa de faire la vaisselle.

« Qu- Mais non ! T-Tu es un invité ! Ça ne fait pas la vaisselle les invités ! Tu as déjà participé en me rendant mon portefeuille en plus ! E-Et aujourd’hui, c’était mon jour de repos, alors je ne suis pas du tout fatigué ! Regarde, je suis en pleine forme ! »

Aaron se redressa énergiquement, prenant une pose qui se voulait refléter tout sa forme, mais il posa malencontreusement un peu trop vivement son pied pile sur son assiette qui… se brisa sous le choc.

« A-Ah… »

Bon, la bonne nouvelle, c’est que ça faisait moins de vaisselle à faire ! Par contre, ça faisait par extension plus de ménage ! Et heureusement que le chaton avait gardé ses chaussettes ! Ça lui avait évité de se faire mal avec les morceaux d’assiette qui gisaient à présent sur le sol ! Le chaton chouina un peu et soupira, avant d’aller récupérer de quoi tout nettoyer. Chose faite, il montra un petit coin de son appartement à Francisco.

« S-Si tu veux, j’ai quelques livres là-bas, p-pour patienter le temps que je fais la vaisselle, je… E-Est-ce que tu connais les mangas ? Ce sont des bandes-dessinées japonaises, j’en lis depuis longtemps ! »

Parce que les romans, c’était trop compliqué pour son petit cerveau ! Trop de texte et pas assez d’images ! Aaron attendit donc que Francisco soit bien repu pour récupérer son assiette et ses couverts et filer laver le tout, ne réalisant absolument pas que sa collection de mangas se résumait en réalité à des yaois, des yaois et encore plus de yaois ! Il allait passer pour un sacré pervers !
Invité
Anonymous
Re: I'm not a hoodlum, I swear Lun 30 Aoû - 6:25

«Mais non va, j’suis pas si mauvais invité qu’j’t’aurais fait faire autre chose, c’déjà bien gentil de’m’inviter alors qu’j’ai été la jouer forestier sans toit. D’tout manière, j’imagine que c’est pas grave comme c’bon.»

Cisco l’écoutait d’une oreille distraite alors qu’Aaron lui glissa que le t-shirt devrait lui faire puisqu’il prenait toujours la taille d’au-dessus. Voilà qui l’aidait bien en un sens, étant plutôt maigrichon le streamer avait parfois du mal à trouver chaussure à son pied, ou plutôt chandail à son torse, non pas en terme de largueur mais plutôt comme il était grand. C’est que les fabricants de vêtements s’imaginent que tous les mecs qui font 1m90 sont bien plus gras, pour ainsi dire, aussi pouvait-il comprendre le besoin d’aller vers le t-shirt plus grand, quoique ça n’était pas tout à fait nécessaire, on va se l’avouer, vu la grandeur qu’Aaron avait. Après, que ce soit une question de grandeur ou de confort, Cisco n’était pas là pour juger les habitudes vestimentaires de personne, surtout pas quand on lui prêtait gentiment des trucs. Dans sa quête pour un chandail, le streamer n’avait pas remarqué tout le chamboulement que ça causait chez Aaron, trop fatigué peut-être pour interpréter la gêne dans sa voix. Il enfile le t-shirt sans plus de cérémonie, mais fronça sévèrement des sourcils sous les excuses d’Aaron. Il posa sa main aux longs doigts sur le crâne du chaton pour l’intimer d’arrêter ce qu’il faisait.

«Mais non, voyons. Ce sont tes t-shirts, t’as pas besoin d’en, enfin, j’ai pas… j’ai pas spécialement d’raison d’t’en emprunter un autre, non? C’quand même tout particulier comme situation, la prochaine fois qu’j’suis aussi crasse, promis, j’vais direct chez moi prendre ma douche»

Il hésita. Il hésita longuement. Il avait une mauvaise blague sur le bout de la langue, un brin d’humour tout à fait déplacé. Il ne connaissait pas Aaron, et de surcroit il devait passer la nuit dans la même pièce que lui, jusqu’à ce que son propriétaire vienne leur arranger la porte. C’était toujours comme ça en rencontrant de nouvelles personnes, toujours le même refrain : est-il sage de parler de son homosexualité, de sa différence? Était-il nécessaire de créer un malaise? Mais voilà, le chaton était si doux qu’il peinait à lui prêter ces mauvaises intentions, ces mauvais plis d’une société qui était parfois intolérante. Il n’était pas du genre à se brimer, non plus -mais peut-être qu’il valait mieux se retenir, non pas par peur de se faire traiter comme un sous-humain, mais peut-être plus pour ménager son hôte. Voilà que Cisco se mordait le lèvre inférieure avec vigueur, se retenant de toutes les fibres de son corps de faire le commentaire déplacé qui n’attendait qu’une simple opportunité pour sortir. Il pensait à quelque chose entre le Je vois que tu as déjà prévu mon retour et le Si tu comptes m’habiller, c’est que tu vas faire la mal vie à mes fringues? avec comme raccord facile Mais de quoi, au juste, comptes-tu tâcher mon chandail?

Heureusement pour tous ceux impliqués, voilà qu’Aaron était passé au prochain sujet de conversation.

«Quoi?!» Fit Cisco, feignant le choc, «T’veux dire qu’t’es aussi mignon sans même faire d’effort? C’est oui ou c’est-»

Il s’était arrêté là, décidant à mi-chemin qu’il valait mieux ménager le pauvre Aaron au vu des boutades. Allez savoir pourquoi, il avait cet air de petit chaton qui faisait que vous aviez deux envies, soit l’embêter un peu plus, soit de lui faire en câlin en lui flattant les cheveux pour lui promettre que tout irait bien.  Un rire parti du creux de son ventre pour se faire écho sur les murs nus de l’appartement. L’idée qu’on lui dise qu’il était le plus gentil avait quelque chose de vraiment ironique pour lui, qui se trouvait égoïste comme pas deux. En ce point, on pourrait dire qu’Aaron et lui étaient pareils, incapables qu’ils étaient de voir avec justesse comment ils étaient avec les autres, à toujours voir et deviner le pire d’eux-mêmes. Qu’ils dérangeaient, à quelque part. Son rire s’arrêta aussi vite qu’il avait commencé, Cisco ne se sentant pas de le continuer en vue du regard si sérieux que lui offrait le brun.

«Oh, j’voudrais pas t’obliger à faire tout c’chemin à cause d’moi, enfin…» il réfléchit un instant. La vérité c’était qu’avec son boulot, il était plutôt flexible dans ses allées et venues, mais une petite idée germa dans son esprit. Certes, ça obligerait Aaron à se déplacer, mais après ça lui permettrait de lui rendre la pareille et de lui faire à manger, non? De lui présenter la gentille Amé aussi, puisqu’il n’avait pas l’air de connaitre grand monde dans les parages. Y’avait vraiment rien de mieux qu’une Amé pour vous remplir une journée, hein… «Ah, mais si t’viens alors, ça t’dirait d’y passer la soirée? Ou l’avant-midi, enfin, j’connais pas ton horaire, mais notre appartement est enfin setté pour accueillir des gens, autant en profiter!»

Cisco s’arrêta l’instant de prendre en main le chargeur à téléphone, regardant autour de lui pour déterminer l’emplacement de la prise de courant la plus proche, alimentant son cellulaire qui était en manque de jus, là. Voilà qu’ils étaient installés pour manger et qu’il s’intéressant à son plat de lasagne, quand sans crier gare le chaton lui dit un truc qui fit faire un dérapage à son cerveau, l’obligeant à expulser beaucoup d’air entre ses lèvres mid-bouchée, un bref fou rire l’ayant pris d’assaut. N’en pouvant plus de se contenir, voilà qu’il offrait à son hôte une blague des plus déplacées.

«Habituellement quand on m’suggère de changer de place sur le matelas pour ménager mes fesses, c’pas pour manger des pâtes…» glissa-t-il sans aucune subtilité, n’osant pas ajouter un très grossier Mais toi, tu saurais être doux hein, tu m’ferais pas mal hein? aussi blagueur que suggestif. Mais non, quand même pas; Cisco savait bien se tenir… parfois. Du bout des lèvres, toutefois, il répondit à l’interrogation du brun d’un simple «promis» après lequel il entreprit de vider son assiette. «Oh, c’mieux si j’apporte pas d’restant» fit-il en se levant, allant sans plus de cérémonie remplir son assiette. «Amé et moi on a tous les deux un gros appétit, elle fait pas mal de sport tout ça, enfin moi j’ai pas cette excuse, mais si j’rapporte des restants ça risque d’créer la guerre» fit-il en riant un peu à cette idée. «Pis comme ça demain tu pourras manger autre chose qu’un sandwich au fromage avant de faire les courses»

Voilà qu’il se rasseyait à même le sol, regardant Aaron a la dérobée. Si Cisco savait qu’il existait des gens qui avaient peu d’appétit, voilà que son petit instinct maternel faisait tourner toutes sortes de questions en boucle dans sa tête, s’inquiétant là pour un rien. Il tenta de se rassurer en se disant que peut-être qu’il avait déjà mangé, vu l’heure avancée. Peut-être que les anglais soupaient plus tôt, à l’instar des Américains -le bleu ne connaissait ni l’un ni l’autre en termes de leurs habitudes.

«Les invités font pas la vaisselle, chez vous? T’veux dire qu’on m’a menti toutes ces années?» fit Cisco, feignant à nouveau la surprise, un recoin de ses lèvres s’ourlant toutefois sans grande subtilité. Tant pis, si ça mettait Aaron plus à l’aise, il le laisserait bien faire la vaisselle, le streamer était bien trop fatigué pour tenter de le convaincre. Ses yeux s’ouvrirent toutefois en grand lorsqu’il constata qu’Aaron venait de piler sans ménagement sur une des assiettes. «Ça va, tu t’es pas fait mal?» dit-il en le poussant vers le lit pour le forcer à s’y asseoir, lui soulevant le pied pour vérifier qu’il ne saignait pas. Semblerait que ses chaussettes ait empêchées le pire, et voilà que le géant pouvait enfin respirer. «T’es tout beau j’crois» fit-il en ramassant les morceaux de porcelaine dans le creux de sa main gauche pendant que le chaton, lui, sortait balais et porte-poussière. À eux deux, quand même ils eurent rapidement fait le tour de ce petit accident.

«Oui, je connais» fit-il simplement en hochant de la tête, «avec des cheveux comme les miens, je suis le personnage principal d’un Shonen, c’est sûr» ajouta-t-il à la blague pour marquer le fait qu’il savait bien, en fait, ce que c’était un manga. Docilement, il se laissa diriger vers la pile de livres -qui au fond aurait été difficile à manquer, vu le manque de meubles- et il s’installa devant pour choisir quoi lire. À voir les reliures, tous les titres étaient en anglais, ce qui, au fond, n’était pas étonnant! Ne reconnaissant pas les titres, il en prit un au hasard dans une pile, le retournant entre ses doigts d’un air troublé. La couverture était rose, avec les classiques pétales de roses des manga d’amour pour lycéennes… à cela près que sur la couverture, il aurait juré qu’il s’agissait de deux mecs. Pour la forme, il ouvrit une page au hasard pour en voir le contenu.

Ah, oui, autant pour lui, c’était bien deux hommes. Intrigué, il choisit un autre livre, puis en autre, et fût surpris de constater qu’ils étaient tous pareils. Est-ce que le chaton lui avait proposé sa collection à cause de son commentaire de plutôt, celui en rapport au matelas et à ses fesses? Tentait-il de lui envoyer un message? Voilà que Cisco se dévissait le coup pour jeter un regard à Aaron, qui était tout absorbé par sa vaisselle. Avec une moue amusée, le bleu ramassa les trois manga et les posa sur le lit, s’y allongeant sans gêne et, installé sur ses coudes, commença à lire bien tranquillement. S’aurait été plus simple, peut-être, de lire assis, mais il avait peur d’être… incommodé. Un petit bruit sec lui fit relever les yeux une seconde avant qu’une panne de courant ne se déclare dans la pièce, les plongeant dans l’obscurité. La source de ce bruit, sans conteste, était la prise de courant où il avait posé son téléphone pour le chargement, ce dernier se rallumant pour indiquer le pourcentage de batterie maintenant qu’il était hors tension.

«Ça va?» fit Cisco en étirant le bras vers son téléphone pour en allumer la lumière avant de se relever pour aller à la cuisine. «Pas d’chance, je crois qu’le disjoncteur vient d’embarquer. Ton panneau électrique est dans ton appart, ou au sous-sol? Est-ce qu’c’est possible que ton fils chargeur soit plutôt vieux? Y’a comme eu une étincelle au mur je crois»

Le streamer s’était approché d’Aaron, dans la cuisine, sans se soucier du fait que ses cheveux phosphorescents et la lumière provenant de son téléphone et qui brillait sur son visage lui donnaient tous deux un air des plus effrayants. Franchement, ce soir, ils avaient une poisse pas possible…
Aaron Cray
Aaron Cray
Messages : 42
Age : 26
Autres comptes : Noah Evans & Sun-Young Ahn
Re: I'm not a hoodlum, I swear Mer 1 Sep - 15:51

C’était une des mauvaises manies d’Aaron, de toujours s’excuser pour tout et pour rien, mais aussi de penser au bonheur et au confort des autres avant les siens. Résultat, quand il remarqua que son t-shirt n’était pas tout à fait à la bonne taille pour Francisco, le chaton s’empressa de lui assurer qu’il achèterait d’autres habits pour le dépanner une prochaine fois. Instinctivement, quand son invité approcha sa main de sa tête, Aaron ferma les yeux et se crispa en étouffant un petit couinement, entrouvrant un œil seulement quand Francisco se mit à parler. Ah, oui, il n’avait pas tort… Quelle raison aurait-il de lui emprunter un autre t-shirt ? Le chaton afficha une petite moue trop mignonne en haussant les épaules.

« J-Je… C-C’était au cas où, on ne sait jamais trop ce que la vie peut nous réserver… Par exemple, tu pourrais un jour te promener dans les environs et te retrouver soudainement avec un t-shirt complètement trempé ou peut-être même déchiré ! A-Alors, comme j’habite tout près, il vaut mieux que tu viennes m’emprunter un t-shirt plutôt que de faire tout le trajet jusque chez toi, non ? »

L’imagination du chaton était débordante, mais avec tous les malheurs parfaitement improbables qui ne cessaient de lui tomber sur le coin du nez, ces situations lui semblaient au final un peu trop réalistes…

La conversation passa alors à tout autre chose, les mots de Francisco, même s’il n’alla pas jusqu’au bout, finissant par faire rougir Aaron au point qu’il eut presque l’impression que de la fumée allait s’échapper de ses oreilles ! Gêné au possible qu’on ait pu dire de lui qu’il était mignon, le chaton se retrouva donc avec un visage cramoisi qu’il s’empressa de cacher de ses deux mains, secouant vivement la tête à la négative alors qu’il essayait de baragouiner quelque chose de parfaitement incompréhensible dans ses mains. Francisco devait être sacrément fatigué pour lui dire qu’il était mignon, il ne pouvait pas en être autrement !

Aaron préféra alors proposer à son invité de faire le trajet jusque chez lui pour récupérer les affaires qu’il allait lui laisser, d’une parce que ça lui permettrait de découvrir l’endroit où vivait Francisco et de deux parce qu’il avait l’impression que proposer ça lui permettrait de retrouver un semblant de contenance. Il fallait dire qu’entre tous ces compliments et toute cette peau nue que son invité lui avait donné à voir, le pauvre Aaron se sentait tout chamboulé ! Alors, quand Francisco accepta qu’il fasse le déplacement, le chaton sentit un immense sourire radieux illuminer son visage.

« Super ! Merci beaucoup d’avoir accepté ! J-Je… Je travaille surtout le soir, alors c’est comme ça t’arrange le plus, je ne voudrais surtout pas déranger… Je suis libre tous les midis, mais aussi les mardis et jeudis soirs ! A-Alors, qu-quand tu voudras que je passe, t-tu n’auras qu’à… m’envoyer un message. »

Aaron se prit de nouveau à rougir, baissant aussitôt les yeux alors qu’il se trémoussait un peu de gêne. Un message… Puisque Francisco lui avait proposé qu’ils échangent leurs numéros une fois son téléphone chargé, autant qu’ils commencent au plus tôt à s’envoyer des messages, non ? Le chaton était sans doute idiot, mais il avait hâte de recevoir ce premier message de la part du faux yéti !

Quoi qu’il en soit, pour l’heure, il fallait manger ! Les deux jeunes hommes prirent donc place sur le sol et sur le lit, avec leurs assiettes, les mots de Francisco faisant se froncer doucement les sourcils d’Aaron qui pencha légèrement la tête sur le côté. C’était que le chaton était un peu idiot, le genre à n’absolument pas comprendre les sous-entendus quand on lui en faisait.

« Ah bon ? Pour quoi d’autre alors ? »

Aaron ne comprenait pas du tout, affichant ensuite une petite moue triste quand Francisco refusa poliment d’emporter les restes de lasagnes. Il baissa même la tête, visiblement abattu. Il s’en moquait de mal manger le lendemain si ça pouvait faire plaisir à son nouvel ami et sa colocataire ! Mais il ne pouvait pas insister, ce n’était pas gentil…

« D’accord, je vais les garder alors… Par contre, si un jour vous voulez que je cuisine pour vous, je ferai suffisamment à manger pour vous deux ! Comme ça, pas de guerre ! »

Aaron redressa finalement la tête et afficha un grand sourire radieux. Franchement, existait-il pire bonne poire au monde ? Proposer de cuisiner gratuitement pour deux gros mangeurs alors qu’il n’était déjà pas capable de s’acheter des meubles avec ses maigres économies… La bonté du chaton finirait forcément par le perdre un jour !

Les deux jeunes hommes terminèrent ensuite bien vite leurs assiettes (deux pour Francisco et une très petite pour Aaron), le chaton se faisant à nouveau prendre au dépourvu par les mots de son invité. Hein ? Les invités faisaient la vaisselle chez lui ? On lui avait menti ? Le brun commençait à paniquer de plus en plus, agitant vivement ses mains devant lui.

« Hein ? Mais ! C’est que- ! C’est gênant ! Enfin, je veux dire, tu ne vas pas faire la vaisselle alors que tu t’es retrouvé ici à cause de moi ! E-Et puis tu dois être fatigué après ce qu’il s’est passé ce soir, alors je m’en occupe ! Oui, voilà ! Repose-toi à la place ! »

Et forcément, à faire preuve d’autant d’entrain, ce qui devait arriver arriva : le chaton posa beaucoup trop lourdement un de ses pieds sur son assiette qui se trouvait encore par terre, le choc la brisant en plusieurs morceaux. Aaron n’eut alors pas le temps de répondre que Francisco le poussa vers le matelas pour qu’il s’y assoit, visiblement paniqué à l’idée qu’il ait pu se faire mal. Tant de prévenance de la part de son invité fit de nouveau rougir le chaton qui se contenta de se ratatiner un peu sur lui-même en secouant doucement la tête.

« N-Non, je… Je n’ai pas mal du tout, ça a juste fait du bruit, mais tout va bien. »

Quelle honte quand même ! Inquiéter de la sorte un invité ! Aaron était le pire hôte du monde ! Toutefois, une fois assuré qu’il n’avait rien, Francisco laissa le chaton se relever et l’aida même à nettoyer toutes ses bêtises. Non, vraiment, ce faux yéti était la personne la plus gentille de l’univers, il en était certain ! Surtout qu’il connaissait visiblement bien les mangas ! À ses mots, Aaron se mit même à rire franchement en hochant la tête.

« Oui ! Un shonen sur le pouvoir de l’amitié ! Et ta colocataire ferait partie de ton équipe pour sauver le monde contre une menace absolument terrible ! »

Quel idiot, vraiment… Le chaton parvenait à se réjouir pour des détails absolument insignifiants, heureux d’apprendre que cette passion pour les mangas semblait être un minimum partagée par son invité. C’était chouette, ça leur faisait un point en commun, non ? D’ailleurs, après avoir proposé à Francisco de se détendre avec l’un de ses mangas, Aaron retourna vers l’évier pour s’occuper de la vaisselle. Ça ne lui prendrait sans doute pas longtemps, mais son invité pourrait découvrir un peu les séries qu’il possédait ! Comme ça, si jamais l’une d’entre elles lui plaisait, il pourrait la lui prêter ! Bien évidemment, le chaton avait complètement oublié que sa collection ne comptait que des yaois…

Quoi qu’il en soit, tranquillement en train de faire sa vaisselle en chantonnant, Aaron fut coupé dans son élan par un bruit sec qui fut immédiatement suivi par une soudaine obscurité. Fort heureusement, il avait terminé et était en train de nettoyer le contour de l’évier quand ce nouveau coup du sort leur tomba dessus. Chouinant, Aaron sentit ses épaules s’affaisser. Quel karma pourri, vraiment ! Quand Francisco le rejoignit avec son téléphone allumé en guise de lampe torche de fortune, le chaton sentit ses lèvres se déformer à cause d’une moue complètement abattue.

« Je suis désolé… Je ne comprends pas pourquoi le sort s’acharne comme ça aujourd’hui… C’est comme si l’univers voulait qu’on ne se revoie plus jamais, mais moi je n’ai pas envie qu’on ne se revoit plus jamais ! »

Aaron avait relevé des yeux larmoyants vers Francisco, avant de se rappeler qu’il lui avait posé des questions.

« Ah euh oui, tout va bien, j’avais fini alors ce n’est pas grave, mais à cause de cette panne, tu ne vas même pas pouvoir continuer à lire, je suis désolé… S-Surtout que je crois que le compteur n’est pas dans l’appartement, c’est un vieux bâtiment alors… »

Un profond soupir passa les lèvres d’Aaron. Bon, et maintenant ? Qu’allaient-ils pouvoir faire sans électricité ni lumière ?

« Je… Tu veux aller dormir ? Je crois qu’on ne va pas pouvoir faire grand-chose d’autre maintenant… AH ! »

Aaron ouvrit soudainement de grands yeux en ayant un flash soudain quand il aperçut les couvertures de ses yaois sur son lit. Noooon ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ?! Francisco devait penser qu’il était le pire pervers de l’univers maintenant !

« T-Tu as lu ? Je… C’est pas… Enfin… J’suis pas un pervers ! Promis ! C-C’est juste que… C’est… Je… »

Le chaton ne savait plus où se mettre ! Il avait envie de disparaître dans un trou de souris et ne plus jamais en ressortir !

« C-Comme ça ne m’arrivera jamais, j-j’aime bien lire ce genre d’histoires d’amour ! C-Ca… Ca me fait rêver un peu comme ça ! »

Okay… Ne venait-il pas de s’enfoncer encore plus en avouant un truc pareil ? Et c’était quoi ces cheveux qui brillaient dans le noir ? Ceci dit, Aaron était tellement paniqué à l’idée de passer pour un détraqué sexuel qu’il ne les avait même pas encore remarqués !

Et comme si le vent venait soudainement de tourner, la chance frappa à la porte de l'appartement du chaton. Littéralement. Bon, ce n'était pas vraiment la chance personnifiée, mais simplement le propriétaire d'Aaron qui avait accouru pour l'aider. Il savait bien que l'Anglais était un beau boulet, et il avait peur de le laisser enfermé chez lui toute la nuit... Avec sa poisse, et s'il finissait par mettre le feu à sa cuisine et mourir parce qu'il n'aurait pas pu prendre la fuite ? Oui, non, il valait mieux intervenir dès maintenant ! Et après près d'une heure de bidouillages dans la serrure, les deux jeunes hommes furent enfin libérés, Aaron remerciant à chaudes larmes son propriétaire en lui collant le reste de ses lasagnes dans les bras. Francisco put donc rentrer chez lui et le chaton se promit de le recontacter dès le lendemain. Hors de question de perdre ce début de lien qui s'était tissé entre eux après tout !
Contenu sponsorisé
Re: I'm not a hoodlum, I swear

I'm not a hoodlum, I swear
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Penguin's Highway :: Banchisa :: Quartiere Pietra :: Rues commerçantes-
Sauter vers: