Une direction pour le voleur, mille pour la victime (Pv Alessa)

Vous savez ce qu’il y a de pire dans la vie ? La faim dans le monde… non. Le mur au sud des Etats-Unis…. Non ! Les toilettes occupées quand on a un besoin urgent… Éventuellement, ça d’accord ! Que quelqu’un marche sur vos plates-bandes. Un voleur ne supporte pas qu’un autre voleur fasse autant dans son champ de vision.

Pour être dans son champ de vision, ce sale môme l’avait bien été ! Samuel n’avait rien manqué de la scène quant au beau milieu d’une rue commercial, il avait tranquillement subtilisé le porte-monnaie dans le sac à main d’une donzelle. Une jeune femme avec de longs cheveux rouges visiblement. Samuel grogna doucement et en voulant attraper le garçon, ce dernier avait déjà filé. Bon, la moindre des choses était probablement de prévenir la victime… D’une façon bien à lui, il glissa alors qu’elle semblait entrer dans une boutique.

- Vous ne risquez pas de pouvoir acheter grand-chose sans argent.

Puis prit les devants pour retrouver le voleur. Évidemment, ce petit monstre ne savait que son poursuivant avait déjà une longueur d’avance sur lui. Après avoir enfilé ses lunettes de soleil, il put activer son pouvoir qui lui permit de retrouver la silhouette du gamin après avoir remonté les événements jusqu’à il y a quelques minutes. Désormais, il n’avait plus qu’à laisser le temps passé s’écouler normalement.

Ce gamin ne pourrait pas aller bien loin d’autant plus maintenant qu’on était sur sa trace. Il devait se croire à l’abri, avait sûrement suivit les nombreuses astuces de voleur, tourner plusieurs fois pour brouiller les pistes et/ou revenir sur le lieu du crime tout simplement… l’endroit où personne ne pourrait le trouver. Mais non, ce ne fut pas le cas. Il avait pris la poudre d’escampette et Sam se surprit même à devoir ralentir doucement son pouvoir pour suivre le fuyard qui courait là ou le jeune homme marchait plus ou moins vite.

En un instant, tout bascula, une main l’attrapa au poignet, le tira en arrière et il comprit d’instinct son erreur, la route… Tellement concentré sur la silhouette doré translucide qui courait parmis tant d'autre, il n’avait plus fait gaffe au reste. Lui qui d’habitude faisait toujours attention à son environnement… Sa fierté l’avait amené à faire une grosse erreur et lorsqu’il tourna son visage pour voir la personne qui venait de l’empêcher de faire le pas de trop, des prunelles dorées le fixaient. Mince son pouvoir !

Vu le nombre de silhouettes doré qui se superposer à la réalité, aux gens réelle qui gardaient leur couleur normal, elle n’avait rien du comprendre. L’endroit était souvent bondé de monde après tout, quelque soit la temporalité. Il se dégagea d’un geste brusque et les iris de l’inconnu(e) reprirent la couleur de base. Samuel toisa la personne qui venait de l'aider, n’aimant pas être touché mais lâcha un simple.

- Merci, j’étais… ailleurs. S’il vous plaît, ne me touchez plus à l’avenir…

Il n’avait pas encore trop pu voir de qui il s’agissait, certes le jeune homme ne partageait plus son pouvoir, mais l’avait toujours actif. Ses iris dorés n’étaient tout simplement pas beaucoup visible derrière ses lunettes de soleil.

Une belle journée ensoleillée, assez pour flâner à faire quelques boutiques avec François - des boutiques de vêtements bien sûr ! - autant pour trouver quelques idées de ce qu'elle ne doit pas faire et s'amuser des airs de drama queen du Français sur la mode actuelle.

Une bien belle journée donc... jusqu'à ce qu'on lui signale le vol de son porte-feuilles ! "M-Mais..." balbutia la jeunette alors que le - magnifique - inconnu prenait déjà la poudre d'escampette.

François, qui sentait son honneur chevaleresque bafoué devant un odieux vol envers une demoiselle respectable (ne cherchez pas, il est tout à son délire), partit à la poursuite du malotru en faisant fit des obstacles dressés sur sa route. Comme quoi, être mort et intangible sur commande, ça avait ses avantages. "Il n'est quère loin Alessa, pressons !" lui intima-t-elle alors qu'elle, elle ne passait pas à travers les objets ou les gens !

"Le voilà !" s'exclama le fantôme alors qu'elle était à bout de souffle. "Attrape-le vite avant qu'il ne s'écappe de nouveau".

L'ordre suggéré avec tant de prestance (ahem) lui fit perdre son bon sens habituel et chassa momentanément sa timidité légendaire pour un geste d'une extrême bravade : elle saisit le bras de l'inconnu... et ne compris pas exactement ce qui en suivit.

Pendant un instant, elle voyait une multitude des silhouettes dorées qui se superposaient aux formes bleutés des revenants qui les entouraient. Surprise, l'homme aux cheveux blancs n'eut pas de mal à se dégager de sa prise.

"Je... je suis désolée" lui fit Alessa, encore confuse de ce qu'elle venait de voir. Des esprits saints ? Des anges ? Elle continua de regarder autour d'elle mais les apparitions lumineuses avaient disparu.


Note : Les fautes dans les dialogues de François sont voulues, c'est pour souligner son accent terrible. x)

Samuel avait eu chaud, c’était un fait, mais il détestait qu’on le touche et avait dû parler d’une voix un peu plus froid que d’habitude. Mais ça passa très vite lorsqu’il reprit sa contenance. Les avait-elle vus ? Probablement, il avait senti sa peau contre la sienne alors, elle les avait forcément vues. Mais s’il lui posait la question, alors… elle comprendrait qu’il y avait un truc louche alors que dans l’immédiat, elle pouvait simplement croire à une illusion. Il hésita puis se ravisa en une pirouette habile.

- Ce n’est pas grave, je n’avais qu’à faire attention aussi. Je m’excuse aussi, c’est juste que… Vous avez les mains un peu froides.

Samuel devait aussi retrouver le petit voleur, pas parce qu’il voulait lui passer un savon, mais surtout, car un petit amené a volé et soit pas très intelligent, soit dans le besoin… Bien souvent, c’est la seconde option et il n’avait pas besoin d’être envoyé en maison spécialisée suite à ses exactions. Samuel avait d’ailleurs reconnu la jeune femme qui devait sûrement être sur la piste de son voleur. Il demanda d’un ton calme.

- Vous n’aviez rien d’important la-dedans ? Je veux dire, votre portefeuille ?

Seuls les amateurs ont des portefeuilles après tout. Samuel savait à quel point c’était facile à voler. Il se retourna pour retrouver la silhouette en activant son pouvoir bien caché derrière ses lunettes de soleil. Faisant preuve de plus de prudence, il dit avec un air plus détendu.

- De toute façon, on va vite le retrouver, je pense savoir vers ou il est allé.

Non, il en était sûr à vrai dire. Plus que sur vu qu’il remontait déjà la piste. Le jeune homme observa l’autre côté de la rue et repéra rapidement la direction de la silhouette avant d’ajouter.

- J’imagine que vous voulez venir avec ? Si c’est le cas, j’aurais juste une condition !

Les illusions, c'était ce que ses parents pensaient aussi quand leur petite fille disait avoir rencontré une fille blanche et flottante dans le grenier. Pourtant, Alessa reconnaîtrait que les formes dorées étaient bien plus indistinctes que les spectres qu'elle côtoyait quotidiennement (Salvio aurait sûrement eu une autre de ses théories loufoques à ce sujet d'ailleurs).

"Oui, oui sûrement" replia-t-elle ses mains contre elle pour les réchauffer – avait-elle touché François ? – avant de se rendre à l'évidence que le musicien ne semblait pas avoir vu les formes dorées ; entre fantômes, il aurait dû non ?

"Plutôt si. Pas mal de monnaie, ma carte d'identité et... ah non, les papiers de la boutique sont chez moi, c'est bon" sourit-elle soulagée. Mais la carte d'identité l'embêtait. "Aussi un porte-bonheur auquel je tiens de ma grand-mère."

Les paroles de l'inconnu lui redonna foi mais sa dernière injonction l'inquiéta un peu. "Quelle condition ?"
"Là !! Le malotru se caque ici !" s'exclama soudainement François en pointant du doigt droit devant lui. Alessa en sursauta et regarda par réflexe la direction indiquée.

La victime avait tout vu, c’était presque sûr et Sam n’avait aucun moyen de s’en assurer ou non. La moindre question anormale le trahirait presque aussitôt, donc, il fit le choix de ne pas relever, comme si ce n’était jamais arriver. Avec de la chance, elle pourrait croire à une hallucination passagère. Puis, il y avait beaucoup plus urgent pour le moment. Le jeune homme lui donna alors une excuse bidon pour ne plus qu’elle le touche et lui demanda si elle avait des choses importantes dedans. Il rassura aussi la jeune femme.

- Dans le pire des cas, il prendra simplement l’argent et mettra le reste dans une poubelle, c’est peut-être déjà fait d’ailleurs. Donc, vous retrouverez vos papiers et dans le meilleur des cas, le voleur avec.

Puis il lui affirma qu’il l’aiderait, mais à une condition. Samuel ne voulait pas que ce gamin en paie les frais… Enfin, s’il devait payer, mais il voulait au moins savoir pourquoi il avait fait ça. Après tout, volé comme ça en plein milieu d’une rue bondé. Le voleur expliqua.

- En règle général, quand un gamin commet un vol, il le fait soit pour s’amuser, soit, car il est dans le besoin. Ça va rarement plus loin qu’un vol en supérette ou des bonbons dans le premier cas… Donc, je veux que vous évitiez la police et lui donner une chance de s’expliquer avant. Ça vous va ?

Presque instantanément, elle tourna la tête comme alertée par quelque chose. Mince… Il était moins loin que Sam le pensait ? Comment avait-elle fait ? Avait-elle des yeux derrière la tête ?

Le musicien était déjà à la poursuite du voleur, flottant plus qu'il ne courrait (le mélange des deux étaient un peu bizarre à regarder, ses longues jambes battant dans le vide).

"Je... Je peux comprendre qu'il ait ses raisons, je ne le dénoncerai pas. Je veux juste récupérer mes papiers." Le gros de sa monnaie était sur ses comptes de toute manière et même si tenir sa comptabilité lui provoquait des migraines, elle ne serait pas impactée par les quelques billets perdus de son porte-feuille. "Et mon porte-bonheur. Je vous laisserais lui parler, vous semblez... savoir quoi faire."

Peut-être qu'il avait déjà eu à faire avec ce genre de situation, ou qu'il travaillait avec des jeunes en difficulté. Quoiqu'il en soit, Alessa n'était pas la plus à même à discuter avec le jeune chapardeur en herbe ; son domaine était plus les morts que les vivants après tout (et dit comme ça, cette phrase sonnait étrangement même dans son esprit).

"Je... je crois qu'il est... passé par là ? Pouvons-nous y aller ? Je vous donne ma parole, promis" tenta-t-elle sans pour autant révéler son astuce. François gardait un œil avertit sur sa cible mais ils ne devraient pas traîner et les explications seraient pour plus tard, elle n'avait pas oublié les formes dorées.

Un souvenir, lui dans les rues en Amérique. Il ignorait encore le nom de la ville où il se trouvait à l’époque. Tout ce qu’il avait, c’était sa faim qui le tenaillait. Chaque minute qui passait devenait de plus en plus un calvaire. Sam s’était retrouvé lâché dans un monde où il ne connaissait rien. Tout ce qu’il avait toujours connu, c’était la barrière de son orphelinat… Il fallait qu’il vole… Quelque chose, n’importe quoi. Il fallait qu’il mange. Son premier vol fut une grand-mère, même pas capable de se défendre… Il s’en était voulu, tellement, qu’il s’était même excusé avant de s’enfuir. La pauvre, s’il pouvait la retrouver, Sam lui rembourserait sûrement au centuple tout ce qu’il y avait dans ce sac.

D’ailleurs, Sam n’avait même pas eu le cœur à garder ce sac, il l’avait posé devant le commissariat le plus proche, sans l’argent. Ce souvenir était loin désormais.

Il observa la jeune femme d’un regard à la fois détendu et méfiant derrière ses lunettes de soleil. Peut-être lui disait-elle cela pour l’amadouer afin de pouvoir approcher le gamin et une fois qu’elle aurait mis la main sur lui, elle ne serait plus pareille. Quoi qu’il en soit, elle semblait aussi savoir par où il était parti et Sam n’avait pas vraiment l’embarras du choix pour l’instant, elle semblait apte à le retrouver avec ou sans lui au final.

- Très bien, allons-y. Si j’ai votre parole, allons-y.

Dit-il avait un petit sourire. Il activa son pouvoir et il ne fut pas dur de retrouver la silhouette parmi les ombres. Cette fois-ci, il serait plus prudent avec l’environnement. Le jeune homme demanda tout de même d’une voix plus détendu en reprenant la traque.

- Vous le prenez avec calme, ça vous ai déjà arrivé de vous faire voler comme ça ?

Le "enfin !"exaspéré de François n'était pas très discret - pour ce que l'esprit pouvait sans soucier, seule Alessa pouvait l'écouter - alors qu'il guidait les deux jeunes gens à travers les rues.... littéralement à travers parfois.

"Et bien..." fit-elle une pause le temps que le fantôme comprenne que non, ils ne pouvaient pas traverser ce portail comme il venait de le faire, "J'ai vécu à Rome quelques années, les pickpockets sont plutôt courants avec la foule de touristes dans les rues.* Et ce n'était pas souvent que je récupérais mes affaires." Voir même rarement, ils étaient plus aguerris là-bas. "Mais c'est la première fois que ça m'arrive à Banchisa."

La course reprit quand l'esprit leur indiqua un nouvel itinéraire. Le voleur devait sentir qu'il n'arrivait pas à les semer et paniquait de plus en plus en prenant des chemins irréfléchis, jusqu'à commettre l'erreur de se bloquer lui-même dans un cul-de-sac.

Acculé, le gamin se retourna vers eux mais Alessa était bien trop essoufflée pour aligner deux mots.


*Je ne sais pas si c'est vrai mais j'imagine que ça doit être commun dans les grandes villes... non ?

Samuel suivait la trace du garçon en essayant de se montrer beaucoup plus attentif à son environnement. Ce qui lui était arrivé tout à l’heure ne devait absolument pas se reproduire. Non pas qu’il ne tenait pas à ce qu’on lui sauve la vie, mais plutôt que son pouvoir lui était trop précieux pour qu’il laisse de parfait inconnu le percés à jour. Le jeune homme se concentra donc avant tout sur son entourage quitte à passer un peu plus de temps à chercher.

Pendant ce temps, Alessa lui expliqua donc où elle avait déjà vécu ce genre de situation, car Sam n’avait pas vraiment besoin d’être un expert pour avoir constaté le calme olympien de la jeune femme quant au fait qu’elle venait de se faire voler. Il hocha la tête à sa réponse et avoua.

- En général, c’est souvent les lieux remplis de monde qu’ils choisissent pour mieux se fondre dans la foule. Si vous souhaitez évité ça, tacher de rester un peu isolé des autres ou mettre vos biens dans une poche plus dur d’accès. Genre l’intérieur d’une veste par exemple.

Le petit se fit rapidement acculé. Sam resta cependant détendu, car il savait que montrer trop d’animosité n’aurait pour effet que de faire fuir le petit plus rapidement. Il afficha un sourire confiant et lâcha d’une voix calme en se penchant vers le petit.

- Loupé, mon grand, allé rend ce que tu as volé si tu veux éviter les ennuis.

Reste à savoir s’il allait être coopératif…