Il fait beau, il fait chaud. Le printemps est dans la place.
C'est un jour radieux qui chasse le souvenir d'un hiver morne et pluvieux. Un jour où l'on apprécie particulièrement la côte sicilienne. Si certains profitent de leur dimanche pour se reposer à la maison, dans leur jardin et d'autres au parc d'attraction ou sur un bateau le long des côtes, Carmen a choisi de faire le tour des brocantes. Elle n'est pas la seule, beaucoup d'habitants de l'île ont sauté sur l'occasion pour vendre leurs vieilleries.
Etant relativement nouvelle, Carmen n'a guère eu le temps d'accumuler des richesses. Elle n'a emporté de chez elle que le strict minimum, aucun bibelot, que des vêtements en quantité restreinte. Sa famille n'est qu'exploitant agricole, elle a toujours privilégié la débrouillardise et l'utilité. Dans le même esprit, Carmen cherche toujours à exploiter un objet au maximum de son potentiel. Un vase cassé une fois réparé et repeint remplira sa fonction première et aura coûté bien moins cher. Il suffit de savoir comment récupérer à moindre coût la colle et la peinture.
Ainsi il est possible de trouver des objets pour égayer son appartement mais aussi d'accueillir ses visiteurs tout en économisant de l'argent pour son travail. Carmen a déjà trouvé un jeu de tarot et un service à thé incomplet mais ravissant pour un seul billet. Précautionneusement rangés dans son sac en tissu aux motifs de papillon, la belle sicilienne s'intéresse à un nouveau stand.
« Bonjour, pour combien vendez-vous cela ? » dit-elle en tendant une main délicate vers l'objet désiré.